Bien sûr, là où je me trouve, je jette un coup d'oeil aux médias...
Le Roi est opéré, à Barcelone, d'une lésion (bénigne) au poumon. Ca fait les gros titres. Normal. L'avenir du régime espagnol est incertain. Que se passera-t-il après la disparition de Juan Carlos Ier ? Personne ne le sait. La majorité des espagnols sont républicains, mais une grande partie, à défaut d'être royaliste est juancarliste, parce que ce type là, parti de si loin, de si bas, né d'une des dictatures les plus sombres, a fini par forcer la sympathie voire l'admiration.. .
Je regarde le journal de TVE. Un hall d'hopital, une meute de journalistes, flash, micros tendus, le déploiement habituel quoi. Au centre , une femme fluette, dont visiblement ce n'est pas le truc d'être là, livrée aux questions de la horde. La reine Sofia. Pas à l'aise c'est le moins qu'on puisse dire. Questions banales, réponses aussi. Tout va bien, tout s'est bien passé, mais non il n'a jamais eu peur, mais oui il a un excellent moral... Et puis une question. La question : « Pourquoi un hopital public? »Et voilà, pour les journalistes il y a là une incongruité. Un roi dans un service public, ça leur semble inconcevable. Un journaliste aussi peut être. Est ce qu'eux iraient cotoyer le vulgaire ?
J'extrapole, sans doute...En tous cas de l'autre côté des Pyrénées, et de celui ci aussi, c'est un signe du temps. Pourquoi le public ?
C'est peut être pour cela aussi que les espagnols sont juancarlistes...
Le célébre et très médiatique juge, Baltzar Garzon va être jugé pour « prévarication ». Son crime ? Avoir entrepris des recherches et entamé une action judiciaire sur les dizaines de milliers de disparus au temps du franquisme, les exactions de ce temps là étant couvertes par une loi d'amnistie de 1977. Aussitôt, la phalange et d'autres organisations fascistes nostalgiques du franquisme se sont senties menacées et ont porté plainte contre le juge. Bien que les experts de l'ONU soient intervenus en faveur du juge car les crimes franquistes peuvent être considérés comme crimes internationaux et à ce titre imprescriptibles, la cour suprême a décidé que le procès se tiendrait.
C'est que l'Espagne , comme nous d'ailleurs, a du mal avec son passé. Elle a voulu faire en douceur le passage du franquisme à la démocratie. Aucune question relative aux crimes commis n'a eu de réponse. Il a fallu longtemps pour que disparaissent les Avenidas del Generalissimo, et les statues du bourreau (et encore pas partout, des villes comme Santander ou Leon ont gardé les leurs...) . Franco et José Antonio Primo de Rivera, reposent toujours dans la gigantesque basilique inaugurée par le Pape Jean XXIII dans la sierra de Guadarrama , près de Madrid. Des centaines de milliers de visiteurs se rendent tous les ans dans cet endroit surmonté d'une croix monumentale et qui est dédié aux morts catholiques de la guerre civile. Les efforts de Zapatero pour se débarrasser des séquelles du franquisme se heurtent aux résistances et au conservatisme des nostalgiques, dnt bien entendu les membres du Partido Popular. ...
Ah qu'il est difficile de se débarrasser des fantômes. D'ailleurs la statue de Pizarro, gardien de cochons devenu conquistador et tueur, trône au centre de la place centrale de Trujillo son village natal.
Il est vrai que nous avons bien nous aussi notre culte de Napoléon, que nous n'arrivons pas à régler nos problèmes avec le temps de la collaboration ou celui de la guerre d'Algérie, et que cette triste. Europe qui devait tant tout préserver de toutes les tyrannies permet à un nouveau matamore ridicule et dangereux d'oser se recommander de Mussolini.
Sur le plan de l'economie, on connait la désastreuse situation de l'Espagne. Crapuleries de banquiers et de promoteurs immobiliers, complicité ou incompétence des politiques (PP et Socialistes, comme chez nous tous unis par la pensée unique) ont conduit à la faillite d'une économie fragile. C'est la preuve que le socialo-libéralisme ne peut rien réparer des dégâts de la droite archaïque. Nous ferions bien d'y penser quand on nous parle de DSK.
Zapatero a fait voter par les chambres un plan d'austérité draconien. Le peuple va payer pour les truands, comme d'habitude. Au prix de quel chômage, de quelle misère, de quelles régressions de l'éducation, de la santé ?
Déjà ne voit on pas ressurgir les gardecoches, vous savez ces personnages surgis de nulle part qui viennent vous indiquer une place libre sur un parking et vous soutirent quelque piecette. (Quand je dis piecette aujourd'hui c'est bien entendu 1€). Métier d'avenir. Il reste à réinstaller les cireurs de chaussures, mais là, la clientèle n'est plus assurée.
Pauvre Europe...
Enfin... J'allais oublier une dernière nouvelle. La police française, et la garde civile, en association, ont arrêté à Bayonne le numéro I de l'ETA, Mikel Karrera Sarobe. Victoire. Fin du terrorisme basque. Sauf que le Canard enchainé nous fait remarquer que c'est le vingt-et-unieme numéro I qu'on a arrêté à grand fracas... Encore un petit effort. Et comme le dit l'hebdo satirique : « Faites entrer le numéro un suivant ».
1 commentaire:
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