Bon, les gars, ça ne va pas tout ça... La France est enfoncée, ridiculisée, humiliée, bafouée...
Ah... Vous pensez peut-être que je veux parler des Jeux Olympiques, de nos piètres résultats à Pékin. Non non, il ne s 'agit pas de cela. Certes , là non plus pour le moment ce n'est pas terrible, mais après tout 20e, c'est à peu près notre place de pays moyen, fondu dans l'OTAN, inféodé à Bush, ridicule face à la Chine sans envergure ni personnalité.
Cependant j'ai confiance. il nous faut un temps d'acclimatation . Je suis certain que d'ici une quinzaine de jours, trois semaines au plus, nous commencerons à engranger les médailles d'or que nous méritons. S'il le faut, notre président ira les arracher avec les dents. Vous verrez.
Ce qui m'inquiète, ce n'est pas cela. Mais c'est encore un mauvais coup des chinois. Avez vous vu le classement de Shanghaï? He bien oui, là aussi nous sommes , comme à Pékin, enfoncés, ridiculisés, humiliés, bafoués... La ministre de l'Enseignement Supérieur ne s'y est pas trompée. Nos facultés sont un désastre, notre Enseignement Supérieur va à la dérive, le naufrage est officiellement constaté, chiffres en main... L'heure est grave, il faut réagir. Il ne s'agit pas de faire les autruches, comme ces contestataires qui prétendent que le classement établi par l'université de Shanghaï n'a rien d'officiel, que ce n'est qu'un document de travail à usage chinois qui n'impressionne personne dans le monde sauf notre ministre, ou encore que ses critères fortement teintés de culture anglo-saxonne sont fort discutables, qu'il ne porte que sur la recherche et non pas sur l'enseignement, et uniquement sur les sciences dites « dures »...
D'autres vont jusqu'à ajouter que si problèmes il y a le classement de Shanghaï n'y apporte qu'un éclairage vu par le tout petit bout de la lorgnette.
De méchants esprits ces gens là, qui ne veulent pas voir le mal..
Pensez donc, dans les vingt premières universités classées, dix-huit américaines et deux britanniques... Et nous, et nous, et nous? Nous, nous plaçons trois universités dans les cent premières, vous vous rendez compte, trois! C'est une abomination.
Oui mais que faire? On va certainement nommer une commission qui va plancher sur le sujet. Plusieurs hypothèses vont être envisagées. La première est de refaire un classement en tenant aussi compte des publications en français, ce qui nous ferait passer de la septième à la quatrième place derrière le Canada, la Suisse, la Belgique, mais loin devant la Tunisie et le Mali. ce n'est pas satisfaisant.
Un groupe d'experts s'est déjà réuni et propose le classement de Cercottes, qui tiendrait compte de la surpopulation carcérale, qui ajouterait aux prix Nobel obtenus, les prix du salon de la bande dessinée d'Angoulême et le prix du Salon de l'humour à Saint Just le Martel. et qui ferait aussi entrer en ligne de compte au côté des publications parues dans « Nature » et « Science », celles de « France Dimanche » et de « Paris Match ». . On pourrait aussi compter comme bonus la vente de centrales nucléaires aux pays du tiers-monde (ce n'est pas de la science peut-être?), et le nombre d'immigrés reconduits à la frontière. Toutes ces données nous remonteraient à coup sûr.
Cependant la ministre a une bien meilleure idée. Elle veut mettre tous les moyens possibles pour inscrire dix de nos Universités dans les cent premières, pour que nous ayons l'air moins cons. On y consacrera tous les efforts qu'il faudra quitte à laisser tomber tout le reste.. Tant pis pour les autres, qu'elles dépérissent...
D'ailleurs à quoi sert, dites moi de dépenser de l'argent pour des étudiants qui ne savent pas lire? Allez, allez, au boulot, faignants et n'oubliez passez par la case chômage avant d'arriver à la case misère..
Ou alors... ou alors...
N'ai je pas entendu récemment un docte personnage qui expliquait de sa voix mélodieuse, sur une radio intellectuelle, que tout le mal de notre Enseignement Supérieur venait du fait que contrairement aux autres pays, les études en France étaient gratuites,ce qui entraine dégradations du matériel et manque de respect vis à vis des personnes, absence d'investissement dans le travail, fainéantise, moindre réussite et finalement classement désastreux à Shanghaï...
Quelle honte cette gratuité (enfin gratuité si l'on veut)!
Je vois que vous commencez à comprendre où je veux en venir, non? Vous avez bien aussi mauvais esprit que moi...
Pas d'inquiétude à avoir, l'enseignement supérieur, ils vont le « sauver » comme tout le reste. Le président est prêt à aller arracher avec ses dents de meilleurs résultats à Shanghaï.
Moi j'ai confiance.
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