J'ai pris le train!
Ce n'est pas un exploit devez vous penser.
Non certes... Prendre le train n'est pas un exploit, mais trouver des places à un prix abordable en devient un. Enfin pour moi. J'ai beau surveiller les tarifs, consulter trois fois par jour internet, il faut croire que je suis exigeant en matière de trains, je tombe toujours sur les plus chers. Je n'ai pas envie , il est vrai de partir à quatre heures du matin, ni de rentrer à une heure quarante-huit de la nuit. Voilà le problème, dans ces trains la il est assez facile d'obtenir des billets moins chers,, mais comme il y a peu de voyageurs intéressés par ces horaires, on supprime l'un après l'autre ces trains à prix convenable.
Et j'ai bien l'impression (malgré les démentis de la SNCF) que dans les autres, on limite le stock des billets à tarif réduit..
« A nous de vous faire préférer le train », proclame le slogan de la grande entreprise nationale, mais j'en viens à penser, surtout quand je vois sur les panneaux d'affichage de ma gare, Limoges Bénédictins, que la grande majorité des liaisons régionales s'effectuent par cars, que la SNCF elle même, malgré son slogan ronflant, préfère la route.
En tous cas en ce qui me concerne, elle fait son possible pour me faire prendre ma voiture, ce qui arrive trois fois sur quatre. Mais là, elle s'est laissée avoir,, elle n'a pas du penser que je voulais aller à Paris ce weekend, ou je l'ai prise par surprise en cliquant juste à cet instant là, et j'ai eu mes billets...
Donc j'ai pris le train,
Samedi à huit heures quarante-neuf précises, en direction de Paris Austerlitz. Victoire!
Ca s'annonçait bien, d'autant plus que le Corail Téoz qui venait de Cahors, était tout à fait exceptionnellement parfaitement à l'heure, et cerise sur le gâteau, assez propre pour que l'on puisse voir défiler le paysage à travers les vitres. (On voit bien que vous qui haussez les épaules, vous ne voyagez que sur ces superbes TGV que nous apercevons à la télé ou dans les pubs de la SNCF... Alors ne ricanez pas, s'il vous plaît.)
Embarquement. Ah si vous avez reservé des billets par Internet, vous savez que désormais on peut cocher une petite case pour obtenir un siège dans le sens de la marche. Ce qui est imprimé sur le billet: « voyage dans le sens de la marche ».
Je vais vous faire une confidence, voyager dans n'importe quel sens m 'indiffère. L'essentiel pour moi est d'arriver, à l'heure si possible. Je connais par coeur la ligne entre Limoges et Paris et inversement, et j'occupe mes trois heures de trajet quand tout va bien à des tas d'activités, lire (un peu), regarder l'heure à ma (ah ah, vous attendez quoi, là?) Lip, cadeau d'abonnement au Nouvel Obs en 2005.. Je sais que c'était en 2005, parce que c'était au moment du référendum européen que j'ai commis la tragique erreur de me réabonner au Nouvel Obs, et que j'ai subi, chaque semaine pendant un an, une bordée d'injures pour avoir osé dire non.. Mon voyage se passe encore, en rêveries, en assoupissement, et quelquefois quand même je jette un regard au paysage qui défile, soit vers l'avant soit vers l'arrière... Tout cela pour dire que la position de mon fauteuil par rapport au sens de la marche je m'en fiche.
Mais...mais comme la SNCF m'avait proposé de cocher la case, évidemment je l'avais cochée. Il n'y a pas de raison. Et je m'étais fait à l'idée de partir dans le bon sens. Eh bien non. C'est en marche arrière qu'il nous fallut gagner la capitale. J'en fis la remarque à l'aimable contrôleur: « Ne trouvez vous pas, lui demandai-je, que la SNCF a une assez curieuse conception du sens de la marche? - Ah ne m'en parlez pas, me dit il, je me fais enguirlander d'un bout à l'autre de ce train, parce que les cheminots de Cahors ont oublié de retourner les wagons... » Evidemment l'explication était là... Cheminots de Cahors, sachez que le retournement des trains passe avant le casse-croûte aux rillettes d'oie! Voilà le résultat! Un sens de la marche inversé et une moitié de train prise en otage. (Le contrôleur exagérait quand même, tout le train ne protestait pas, seulement la moitié du wagon qui avait bêtement coché la case « sens de la marche. » ) Bien que... Ne pouvait il pas y avoir aussi des voyageurs qui n'avaient pas coché la case parce qu'ils préféraient ne pas savoir où ils allaient? Y aller de dos? Ceux ci aussi avaient de quoi être mécontents!
Mon histoire n'est pas finie... Vous aurez la suite au prochain épisode.
Sachez simplement qu'en avant ou en arrière, nous étions parfaitement à l'heure sous la verrière d'Austerlitz, ce qui de nos jours est assez rare pour être précisé..
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