Ca y est ma décision est prise! Je me lance
L'année prochaine je serai à Cannes... Oui oui, fichez vous de moi mais je tiens mon scénario, et c'est pas rien : le polar du siècle! Bon je vous l'accorde, il n'est pas très vraisemblable, mais jugez plutôt.
La scéne d'ouverture se passe à Papeete, le long du port. Un mec préoccupé, col d'imper relevé et chapeau mou se glisse, clope au bec dans la foule des vahinés aux collier de fleurs qui dansent dans les rues.
Le mec cogite parce qu'il vient de découvrir quelquechose, un gros truc.. Il dit : « oh la la j'ai découvert quelquechose »... et tout à coup il disparaît... (En fait mais ça ne se voit pas dans le film, le type qui est journaliste a glissé sur une peau de banane et il est tombé dans la flosse...)
Ensuite on est, toujours a Papeete, dans le bureau du juge. C'est un bureau de juge normal avec des classeurs en bois. Le juge est assis derrière son bureau et il releve le bord de son chapeau avec le canon de son revolver. Il cogite. Il pense à l'hotesse de l'air qui est venue lui dire que dans son avion à plusieurs reprises il y avait un type qui avait tenu à garder en bagage de cabine, une grosse mallette métallique verrouillée à son poignet par une chaîne... (bon je sais cela aurait été plus vraisemblable avec un train, quoi qu'entre Papeete et Paris ça ferait bizarre de parler d'un train, et qu'en plus il n'y a pas d'hotesses de l'air dans les trains, sauf en vacances, donc gardons l'avion...)
Bien roulée l'hotesse pense le juge, mais il ne voit pas le rapport entre la disparition du type et la mallette de l'étrange voyageur...Il fouille dans sa mémoire pour chercher si elle ne lui a pas confié un autre détail dans son témoignage. ( l'acteur à ce moment-là doit remonter son chapeau sur sa nuque et rouler des yeux pour bien montrer qu'il cherche)... Mais si, bon sang, c'est sûr, l'hôtesse lui a dit qu'elle avait entendu le type prononcer distinctement les mots ; « compte japonais »
Scène suivante, un bar louche de Papeete. Le juge au bar boit un double bourbon cul sec quand une main se pose sur sa cuisse... l'hotesse de l'air. « Alors mon chou, dit elle, tu as repensé à mon témoignage? » A ce moment là une silhouette massive s'encadre dans la porte et la jeune femme blémit et déglutit... « C'est, cest lui, murmure-t-elle d'une voix rauque, c'est mon type à la mallette »...
Vous me suivez toujours?
Le juge se lève précipitamment et renverse son bourbon. « Alors dit il au dur à cuire, pas de mallette aujourd'hui? - Ben non répond betement le malabar, je ne vais pas à Paris aujourd'hui...-Ah, fait le juge, montrez moi vos papiers ».- Damned! C'est un des gros bras du gouvernement local. Et tout à coup un éclair fait tilt dans le cerveau du juge qui n'en a pas six, comme d'autres. Il comprend tout! Chisse, Florac, heu Flisse, Chorac...tout cela danse et s'embrouille dans sa tête. La filière niponne... Une expression qui fait peur, mais il ira jusqu'au bout quoi qu'il advienne...
Un trottoir de Paris, Boulevard Mortier. Petite pluie fine, très parisienne, de jolies filles en minijupes déambulent en riant. Le juge sonne à une porte cochère. Un type lui ouvre... « Justice, perquisition » dit le juge. A coté de la porte on découvre une plaque : « Piscine »... Le type s'efface pour laisser passer le juge, on suit des couloirs.
Puis on retrouve le juge qui perquisitionne dans un bureau. Il allume l'ordinateur et tombe sur un site porno, puis il ouvre des tiroirs, les referme...A ce moment là son portable sonne... « Je suis l'avocat de l'ex président de la République dit une voix, j'ai des documents à vous montrer, pouvez vous passer chez moi? OK OK répond le juge". Et tout à coup son regard s'éclaire... Au fond d'un tiroir, il y a des relevés de comptes en japonais et un petit carnet à la couverture usée, où est écrit : « Carnet du général Rondot »... il feuillette le carnet: tout est là...
Euréka, il les tient le petit juge!
Il prend sur l'armoire une grosse enveloppe bulle, y glisse les précieux documents, et l'enveloppe sous le bras il s'en va... Mais arrivé à la porte il entend derrière lui des pas précipités et une voix grave l'interpelle: « Hep là, hep là où allez vous? - Ben, j'ai saisi des documents... La grosse voix éclate de rire: « Ah ah ah, vous savez où vous êtes ici mon vieux? Vous êtes à la DGSE. Tout ici est secret, confidentiel, interdit, classé défense, secrets d'Etat.... Vous ne pouvez rien saisir.- Que faut il faire demande le juge? - Faites une demande de déclassification en six exemplaires. Le Président en personne décidera s'il doit la transmettre au Premier ministre, qui décidera s'il doit en informer la ministre de l'Intérieur et le ministre des Armées, qui décideront ensemble s'ils nous autoriseront à vous confier les documents si nous le voulons bien... - Pfff dit le juge, que de complications... »
Voici donc notre juge sur le trottoir, un peu penaud, les épaules basses...
Un peu plus tard il se présente chez l'avocat de l'ancien président. Bureau luxueux, tapis persans meubles de marqueterie, larges baies donnant sur Notre-Dame. Il y a là l'avocat Maitre Machin et le Bâtonnier de l'ordre. L'avocat tend un document au juge qui le lit. « Je le saisis dit le juge... C'est trop important, une lettre de la Banque qui dit que ce compte n'existe pas, la preuve des preuves.. - Je m'y oppose rétorque la grosse voix grave du Bâtonnier, vous n'avez pas le droit de l'emporter. »
Le petit juge se retrouve sur le trottoir . Il donne un coup de pied rageur dans une boite vide de Red Bull, (vous savez cette boisson pour ados récemment autorisée par la ministre de l'Economie contre l'avis de l'agence française de sécurité sanitaire, où on découvre le poids du le principe de précaution par rapport aux lois du marché, mais ceci est hors sujet, revenons à notre juge... )
On le voit passer devant un restaurant thaïlandais de luxe où deux hommes déjeunent en tête à tête, un grand qui fait de grands gestes maladroits et un petit bourré de tics qui tend le poignet pour que l'autre puisse y contempler quelquechose....
Voilà, j'en suis là. L'ennui c'est que je ne sens pas la fin.
Happy end ? (il se peut que le juge retrouve l'hotesse de l'air et qu'ils décollent ensemble vers les Bahamas. La dernière scène serait alors une scène de sexe débridée, dans l'avion, à la manière d'Emmanuelle...)
Sinon je ne vois pas... Si vous avez une idée... Peut-être après tout qu'il n'y aura pas de fin..
C'est une histoire abracadabrantesque, hein?
1 commentaire:
Digne d'un oscar à Cannes !!
Nalou
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