Sommes nous de bons français?
Je ne sais pas vous, mais moi je me pose la question.
Je vois que les bons français sont invités à aller acclamer leur président dans ses déplacements électoraux;, qu'ils ont le droit de rester dans les villes d'où l'on a chassé les habitants pour les remplacer par les policiers du chef, que c'est à eux que l'on s'adresse, que ce sont leurs représentants qui sont reçus au palais présidentiel...
Alors moi, je suis exclu de tout cela. Le président des bons français n'aime pas les mauvais français qui pullulent dans le pays. Il fait tout pour les écarter de son passage, ne pas les voir,en vider les villes où il lui prend fantaisie d'aller dire quelque discours. Il préfère traverser des villes peuplées seulement de policiers.
Le président des bons français ne vient certes pas souvent à Limoges, mais je sais bien que même si j'avais habité une des villes où il est allé rencontrer les bons français je n'aurais pas été invité.
On ne serait pas venu me chercher en bus à la maison pour m'amener crier: « Ni-co-las, Ni-co-las » en applaudissant et en poussant des jappements de joie sur le passage de mon chef.
Et je n'aurais pas eu non plus le badge qui m'aurait permis d'aller et de venir à ma guise dans les rues désertées par ces salauds de mauvais français sans intérêt. On ne m.'aurait pas laissé sortir de chez moi, si j'avais été dehors on ne m'aurait pas laissé rentrer, et si j'avais insisté, j'aurais peut-être reçu quelques gifles de la police du président des bons français.
On a raison de se méfier de moi. Je ne sais pas moi même de quoi je serais capable. Les mauvais français comme moi sont incontrôlables. Beaucoup ont voté non au traité européen et il a fallu que le président des bons français répare leur gaffe.
Le mauvais français est capable de ne pas applaudir, pire, de siffler, voire de refuser de serrer la main ce qui entraine le bon président à des excès de langage regrettables qu'on lui reproche après. Même les socialistes. Enfin pas tous...
Si on lui permet de poser des questions, le mauvais français va tout de suite prononcer des mots aussi idiots qu'obscènes, tels que chômage, pouvoir d'achat, bouclier fiscal, services publics, qui n'intéressent personne et surtout pas les bons français, parce qu'on sait bien que la crise est mondiale.
Le mauvais français ne cherche qu'à tricher, à gagner plus.
Et il est hypocrite, capable de ralentir en passant devant les radars pour ne pas payer son dû de 60 ou 90 Euros. Il faut toujours l'avoir à l'oeil.
Il télécharge. Ca c'est affreux.
Moi je ne téléchargeais pas vraiment jusqu'à présent, et je n'achetais pas beaucoup de disques non plus. Mais la loi Hadopi va peut être changer tout cela parce que franchement elle me donne de furieuses envies de téléchargements sauvages...Bon, Johnny , Barbelivien, Sardou et d'autres pourront encore dormir tranquilles, si je n'achète pas leurs disques, je ne vais pas perdre mon temps à les télécharger illégalement non plus.
En résumé le mauvais français est toujours prêt à critiquer tout ce que le bon président fait de bien et à tricher en douce.
Et moi j'ai bien peur de faire partie de cette espèce de sous-citoyens, de cette masse d'inexistants qui n'a pas droit au chapitre, à qui on interdit les centre villes où le bon président va rassembler les plus méritants des siens. Frédéric Lefebvre ne me remettra jamais la médaille d'honneur, et je ne serrerai pas la main des Balkany.
Je ne le mérite pas, et peut être que vous non plus.
Je me suis renseigné. Je sais ce qu'il faudrait faire pour que les choses s'arrangent et que nous sortions de cette masse des parias qui n'intéressent pas le président des bons français et qui n'ont à attendre aucune considération de sa part.
Il faudrait acheter sa carte de l'UMP qui marque l'appartenance à la classe des bons français, et si on en a l'occasion, il serait bon d'aller se poster , muni du badge qu'on peut obtenir avec sa carte, sur un parcours que doit emprunter le président des bons français, et de crier au passage du convoi: « Ni-co-las, Ni-co-las, Ni-co-las, tiens bon! » « Tiens bon » ne signifie rien parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut tenir mais ça fait toujours plaisir à entendre, et ça ouvre la porte aux discours du bon président.
Vous me direz que si je sais comment faire, pour me sortir de mon état de mauvais français, je n'ai qu'à le mettre en application. Hélas, je crains fort que mon cas ne soit désespéré.
La seule chose qui puisse arriver est que demain, un candidat des mauvais français se présente à l'élection présidentielle. Je suis prêt à lui donner ma voix, c'est bien normal.
1 commentaire:
Si je porte le badge:"Je lis la Princesse de Clèves" est-ce que je peux être jeté au cachot par la police de sa majesté?
Est ce que je peux être à l'UMP et lire Mme de Lafayette sans être menacé d'internement psychiatrique?
Voilà avec Nico,tout devient passible!
Enregistrer un commentaire