L'empereur se rendit en la perfide Albion où s'étaient rassemblés les vingt plus grands monarques de la terre. Mais s'il faisait partie des vingt, à son grand regret il n'était pas le plus considéré.
Ses gesticulations, les moulinets de ses petits bras et ses propos arrogants avaient peu d'effets sur les chefs des états lointains.
C'est un autre, le nouveau président noir des Amériques qui tint la vedette et eut l'honneur d'être l'invité de Sa Gracieuse Majesté. L'Impératrice Carla n'eut pas, cette fois, à simuler la modestie et l'humilité pour réussir une révérence qui l'avait faite aimer , selon ce que la presse impériale en avait dit, des sujets britanniques.
Le petit monarque s'était trouvé tout excité et coléreux, de voir que l'américain ne cédait pas à ses demandes répétées pour qu'il le considérât comme le plus important du monde, à son égal et même un peu au dessus.
Il était aussi en colère contre l'Empereur de l'immense Empire Communiste Chinois, qui ne lui parlait plus et faisait mine de ne point le voir dans les réunions internationales. Tout cela parce que sa Majesté avait pris fait et cause pour le Grand Lama qui demandait à ce que les chinois lui rendissent le Tibet. Le petit Empereur avait rencontré le Grand Lama, et bien que ce ne fût pas une réception officielle au Palais, et que cela se fût passé de la façon la plus discrète, chez les polonais, il avait faites siennes les revendications du moine, avait vitupéré contre le céleste empire, et cette entrevue bien que rapide et semi-clandestine, avait offusqué le chinois.
Enfin, au dire des journaux impériaux, la réconciliation finit par avoir lieu, à force de palabres et d'excuses, au cours desquelles Sa petite Majesté prononça toutes les paroles et prit tous les engagements, et même au delà. que l'empereur Jintao voulait entendre. Y compris la promesse de ne plus à l'avenir rencontrer le Lama.
L'histoire ne dit pas ce qu'en pensa le bouddhiste à l'éternel sourire, mais on peut penser que depuis longtemps il avait fait son opinion quant à la solidité de l'aide qu'il pouvait attendre du grimacier souverain et à la confiance qu'il pouvait avoir en ses propos.
Avant son départ pour l'outre-Manche, l'empereur avait aussi exigé en agitant sa tête et ses membres que l'assemblée des vingt nations se rendît à ses vues et appliquât ses directives, faute de quoi il claquerait fort la porte et les abandonnerait dans le désarroi de son absence.. la presse officielle laissa entendre que dans ce cas, un cataclysme s'abattrait sur l'humanité.
Sa Majesté avait expliqué qu'il avait été le seul à prendre les décrets opportuns pour réduire la crise qui agitait le monde, qu'il avait réduit le crédit de ses manufacturiers et banquiers, lesquels puisaient sans scrupules dans les caisses, et qu'il n'entendait point que l'on agît autrement et que l'assemblée prit d'autres mesures.
A vrai dire quand on connaissait sa proximité des milieux d'affaires et des gens qu'il était censé réglementer et qui étaient les mêmes qu'il traitait en toute amitié, qui le promenaient sur leurs navires de luxe ou leurs engins volants, on ne s'était point attendu à ce que ses décrets les prennent à revers. Ils ne touchaient que peu de personnes et qui n'étaient pas concernées par les interdictions et les limitations, soit qu'elles n'y fussent point soumises, soit que leurs fripouilleries faites, et leur fortune mise en lieu sûr, elles eussent déjà abandonné la perspective de s'engraisser encore plus aux frais du peuple.
L'Empereur, comme toujours faisait des mines pour calmer ou séduire ses sujets , mais se gardait bien de toucher en profondeur, si peu que ce fût, aux intérêts de ses amis.
En ce qui le concernait il n'était pas juste de dire que la montagne accouchait d'une souris, vu la stature qu'implique le terme de montagne. Il eût été plus juste de dire que le pingouin accouchait d'une crotte de souris desséchée..
Aussi ses menaces de partir furent elles reçues pour ce qu'elles étaient, la fanfaronnade grotesque d'un petit coq dressé sur ses ergots. Certains, comme la Chancelière de Germanie, qui connaissait bien l'empereur, le prenait pour ce qu'il était et ne s'en souciait guère prit le parti d'en rire et d'expliquer qu'avec lui il ne fallait point s'attarder à de telles manifestations. S'il croyait s'en grandir, il ne faisait qu'ajouter à son propre discrédit et ridicule et au dédain que les autres lui portaient;
Quoi que décidât l'assemblée, et personne ne s'attendait à ce qu'elle décidât de grand chose, tant les intérêts et les vues différaient, chacun savait que rentré dans son palais, Sa petite Majesté ferait donner clairons et cornemuses de ses gazettes pour chanter ses louanges et son succès.
On parviendrait bien à convaincre le peuple crédule que son souverain avait mené le bal, imposé en tous points ses vues et fait adhérer le reste de l'humanité à la profondeur de ses idées.
Cependant un autre détail vint le ridiculiser un peu plus. Il s'arrangea pour être absent des portraits officiels lui qui n'aimait rien tant que d'être photographié. Il ne fut pas long de connaître la raison de cette absence. Il ne voulait pas figurer, lui de si petite stature, au milieu de tant de grands qui le dépassaient de la tête, des épaules et du torse. La simple vue de Sa Gracieuse Majesté entre le président des Amériques et sa femme, l'avait dissuadé de les affronter en pied.
1 commentaire:
Je suis inquiet après cette réconciliation avec la Chine.Pourvu que le bon Docteur et la courageuse Rama ne démissionnent pas!C'est qu'ils ne plaisantent pas avec les droits de l'homme ces deux là!Et la gentille Carla qui avait rencontré Dalaï,elle est tellement triste qu'elle n'a pas pu aller au G20.Pourvu qu'elle ne divorce pas!
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