En ce temps là régnait le Macron.
Ce Prince Macron de la Macronnerie, bien que
désigné par un vote sans péril et sans gloire et de la plus
médiocre des façons qui fût, devint le maître du pays.
C'était un homme jeune,d'apparence plaisante et
de port distingué, qu'on prétendait de grande intelligence, mais
qui ne put longtemps contenir une expression d' arrogance et même de
mépris pour tous ceux qui n'ayant ni fortune ni rang qui marquassent
à ses yeux le mérite et la réussite, lui paraissaient des "riens".
Il ne manquait point d arroser de réflexions
déplaisantes et chargées de suffisance et de fiel les pauvres et les malchanceux que croisait son chemin.
Selon son idée il convenait de prendre aux
misérables et aux médiocres pour donner aux nantis, afin que ceux ci
pussent arroser de leurs aumônes, s'ils le souhaitaient, les démunis les plus méritants à leurs yeux.
Ainsi la première loi qu'il fit fut pour
supprimer l' impôt des plus fortunés, et la seconde fut de rétablir
la gabelle pour les vilains, ainsi que le voulait son idée de
finances bien équilibrées.
Le peuple de ce pays pourtant prompt à se
révolter souffrit mais ne dit rien.
Le hautain monarque fier de lui s'alla faire
adouber chanoine à Rome par Sa Sainteté, mais il y mit moins de tambours et de
trompettes que son ancien prédécesseur Pépins-le-Bref.
Macron premier avait prévenu dès son avènement
que sous sa jupitérienne autorité, il était hors de question que
les choses continuassent comme avant, que tout devait changer et qu'il
se faisait fort de réformer les habitudes, les pratiques , les rites, et jusques aux mœurs de son peuple. Tous, à l'exception des
premiers de cordée et des nantis ne devaient plus penser qu'au
travail et à rien d'autre, et se hâter de traverser la venelle pour
en trouver un autre s'ils avaient perdu le leur à cause de quelque
fantaisie du manufacturier qui avait décidé de mettre tout le monde
sur le pavé.
Macron Premier n avait point d estime ni de
compassion pour ceux qui, n' ayant plus d'emploi ne parvenaient à en
trouver un autre. Il n'aimait pas non plus les malades qui passaient
leur temps au lit à se goinfrer de remèdes, ni les vieux qui ayant
travaillé leur vie durant pour le bien de tous prétendaient jouir
d'une modeste pension pour leurs vieux jours.
Tous ces gens là ne
produisaient rien et n étaient pas dignes de l' intérêt de leur
souverain. Pour les punir d'être sans travail , de gaspiller leur
temps à étudier, d' être malades ou d être vieux il inventa des
taxes et leur réduit leurs pauvres avantages.
Le peuple commença à gronder sourdement.
Tout
monarque plus avisé que Macron Premier s'en fût ému, mais lui,
ignorant des choses du peuple, des choses de la vie et de la propre
histoire de son pays, redoubla de suffisance et de mépris et s'en
fut de l'avant, ou de l'arrière selon ce que l'on on pense, sans
tenir compte de rien, aidé en cela par l' aveuglement de ses
conseillers et la flagornerie de ses courtisans.
Or voici qu'un beau jour parut le Benblabla...
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