De l'art de la réforme pour tuer son chien

Il y a longtemps que je ne risque plus de m'étouffer avec ma tartine à la margarine anti cholestérol, en entendant le matin au petit déjeuner les nouvelles si harmonieusement égrenées par ma radio favorite. Non seulement j'ai abandonné la margarine anti-cholestérol, honteuse arnaque de l'agro alimentaire déguisée en protectrice des vaisseaux sanguins , mais je suis blindé contre les nouvelles. A force de réformes des pseudo-socialistes plus rien ne peut étonner. Sauf si une fois par erreur, ils prenaient une mesure de gauche. 
On ne craint rien de ce côté là.

Ce matin il s'agissait du train.

Oh, il y a bien longtemps qu'ici à Limoges on a vu la situation se détériorer , et se détériorer le service, au même rythme que les trains minables qui nous emmènent vers la capitale .

On peut toujours penser au Capitole qui il y a cinquante ans accomplissait le trajet dans un certain confort , en payant un supplément il est vrai, et qui mettait une bonne demi-heure de moins que les épaves roulantes d'aujourd'hui. C'est de la nostalgie mal venue . Depuis le monde a changé, il a progressé et le transport par voyageurs aussi.

Surtout quand les « intercités » font la surprise d'arriver avec moins d'une demi-heure de retard..

Alors on comprend que face à une telle situation , certains constatent que le service public de transport a failli et que le mieux est d'y renoncer.

C'est pourquoi un certain Philippe Duron député PS de son état, doté d'une belle carrière de cumulard, a eu la bonne idée de recommander la destruction de ces engins stupides qui serpentent à travers les campagnes pour traîner ces abrutis de pauvres.

Macron, le jeune et grand Macron , le génial Macron avait déjà annoncé la couleur en nous promettant des cars rutilants.
 Le car comme chacun sait, c'est idéal. C'est rapide, propre,sain. Ca ne pollue pas , ça ne connaît pas les retards, les embouteillages, les pannes, les accidents …

Le transport par car est un progrès considérable dans le monde qui avance et les pseudo-socialistes, touchés par tout ce qui peut améliorer notre vie de malheureux provinciaux , ont décidé de s'y consacrer . .

Pour cela ils appliquent la vieille recette libérale de madame Thatcher , bien entretenue par Blair Shröder, Sarkozy . Ces gens là ont perfectionné le principe que lorsqu'on veut tuer son chien on l'accuse d'avoir la rage, en inoculant la rage au chien en premier.

On ne veut plus de chemins de fer ? On les laisse tomber, on n'investit plus, ni dans les structures ni dans le matériel, on s'arrange pour mettre en place des horaires débiles qui n'intéressent personne, on gonfle les prix en les arrangeant à la sauce incohérente de sorte que personne ne paie le même prix pour le même service et n'y comprenne plus rien. Avec les pannes de motrices, les boulons manquants , pour le moins les retards si ce ne sont les accidents c'est bien le diable si on n'arrive pas à dissuader la majorité des voyageurs

.Le moment vient naturellement de constater la rage, pardon le déficit . Certes on risque quelques dommages collatéraux, quelques morts dans l'histoire dont personne ne sera responsable , mais on n'a rien sans rien.

On en est au point ou tout cela après le passage de Sarkozy et de Hollande a merveilleusement réussi.

Mais ces recettes ne s 'appliquent pas seulement aux trains, fort heureusement. On peut faire la même chose avec l'Hôpital public, ou avec l'Ecole, le Collège le Lycée et l'Université.

Au diable si on n'arrive pas à envoyer les patients, les écoliers, les collégiens, les étudiants vers des systèmes privés qui en extrairont de la croissance... Le but de la société moderne, réformée et libérale est bien de faire de l'argent.

Laissons de côté les vieilles lunes, s'il vous plait. Enseigner, transporter, soigner n'est plus à la page. L'Europe , sa droite, et ses pseudos socialistes s'en foutent .

C'est pourquoi toutes les magnifiques réformes contre lesquelles il ne faut pas être sous peine d'être traités de ringards archaïques et populistes, vont dans le même sens .

Lorsqu'elles concernent les jeunes, avez vous remarqué comme on les enveloppe dans un papier de soie orné de grands mots,dorés sur la richesse du pays, son avenir , son destin, tout cela dû à sa jeunesse dont on se hâte de briser les ailes.

Avez vous aussi remarqué comme les médias s'emparent d'un détail des réformes, comme le travail du dimanche dans la loi Macron, ou l'enseignement du latin et du grec dans la réforme du collège, pour susciter la polémique en oubliant tout le reste du contenu ?

En ce qui concerne la réforme du collège , la seule chose qui prête à avaler sa tartine à la margarine anticholestérol de travers, est l'attitude du grand démolisseur Sarkozy . Oui, rappelez vous le type qui a supprimé la formation des maîtres, réduit les horaires d'enseignement et taillé dans les postes d'enseignants et qui hurle maintenant contre la réforme voulue par son successeur.
 Sans doute craint il d'être dépassé dans l'art de saccager !