J'ai pris le TGV local Vendredi 30 Décembre à 8heures, direction Lille.
Déjà cette première phrase vous semble peut être contenir une incongruité. Un TGV à Limoges ? Ca se saurait , non ? Et puis il y a bien un projet de barreau , raccroché à Poitiers à la ligne à grande vitesse Bordeaux-Paris, mais c'est pour bien après la fin du monde maya, et de plus c'est très contesté. Mon propos n'étant pas d'ouvrir une rubrique ferroviaire, je m'en tiendrai à mon sujet.
N'empêche, il existe bien un TGV qui relie Limoges à Lille, en plus de temps qu'il n'en faut pour le lire. Après Paris, plus exactement après Juvisy, il se lance fièrement sur le réseau grande vitesse.
Cette rame TGV, n'est certes pas des plus récentes, mais elle a au moins le mérite de nous montrer à nous limousins, comment se déplacent les français. Les toilettes ne sont pas bouchées, de l'eau coule au robinet, il y a même une soufflerie pour se sécher les mains. Ce sont de prodigieux progrès par rapport aux Téoz qui nous brinquebalent d'habitude jusqu'à Paris.
Arrivée à Lille Europe . Vous ne connaissez pas la gare de Lille Europe ? Ce n'est pas grave, votre culture et votre amour de l'art n'en souffriront pas trop, pas plus que votre sens de la gastronomie si vous y transitez à l'heure du repas.
Arrivons à Bruxelles...
Vendredi soir 20h15, Théâtre Royal des Galeries, « la Revue »...
Une plongée dans la politique belge de l'année. Ce n'est pas parce que nos voisins du nord ont passé quasiment toute cette année , et une partie de la précédente, sans gouvernement, qu'ils sont démunis d'hommes politiques. Ils en ont suffisamment de marrants pour passer pas loin de trois heures à les débiner.
Tiens Leterme par exemple, ce Flamand célèbre pour ses bourdes, qui confondit la Brabançonne , le chant national belge, et la Marseillaise, ou encore Michel Daerden, politique compétent selon beaucoup, mais conservé dans l'alcool . En parlant d'alcolos , il semble d'après le spectacle , que le Roi lui même ait un bon petit penchant pour la « Mort-Subite »... Et alors Bébert ! Toutes mes félicitations à l'acteur imitant le roi qui en descend un nombre conséquent pendant les dix minutes de son sketch. Même si c'est de la bibine sans alcool, (à voir), ça ne doit pas être facile à digérer !
Les autres comme le nouveau premier Ministre Elio Di Rupo, l'homme au noeud papillon rouge, ou l'ancien Guy Verhofstadt , que l'on obligeait à rester au gouvernement même quand il prenait une déculottée électorale, sont gentiment égratignés.
Par contre il en est un qui m'a bien amusé et qui a provoqué les rires du public, un petit grimaçant aux épaules tressautantes, bourré de tics, toujours à la remorque d'une grosse allemande.
Je me demande bien de qui on peut se moquer là car ce guignol ne me semble pas faire partie de la panoplie des hommes politiques belges . Sans doute n'est il pas d'ici , il ferait honte à son pays. Quelque comique international sans doute. J'ai mon idée sur son identité mais je suis comme Dassault je ne cite pas de nom.
Ah nous en avons de la chance d'intéresser l'étranger et de faire rire le monde (c'est bien le signe d'un grand pays).
En résumé, « la revue », un bon moment pour les fêtes, des sketches de qualité inégale, un public bon-enfant, quelques vérités, des effets appuyés, un esprit parfois un peu belgeouillard (j'allais dire franchouillard), un moyen de cotoyer l'autodérision de nos amis .
Le 31 Décembre dernier jour de l'année , visite à Louvain « Leuven ».
Outre qu'il s'agit d'une jolie ville, dotée d'un magnifique Grand Béguinage où on peut flâner autant que l'on veut, loin des bruits du monde extérieur, replongé dans les temps d'une Flandre ancienne où on se prend à attendre l'apparition d'une fileuse maniant la quenouille sur son banc, c'est aussi une université réputée depuis 1425.
Mais aussi le lieu d'un évènement tel que les belges en particulier et les peuples en général sont capables d'en inventer quand ils se mettent à ne pas être fins. Après cinq siècles et demi de coexistence paisible sur le même sol, les flamands se rendirent compte de cette incongruité : l'existence sur le sol flamand, d'un endroit où l'on enseignait en français. C'était comme l'existence dans le vieux prunier de leur coudert, d'un nid de frelons asiatiques. En 1968 il fallut donc que tout ce qui était francophone évacue les lieux pour s'en aller scander son Racine de l'autre côté de la frontière linguistique. Ah mais. Voilà qui n'a certainement pas coûté cher. La nouvelle université s'appelle Louvain la Neuve.
Soirée du 31 Décembre : Devinez qui vient dîner.
Il était dit que je n'en avais pas fini avec la politique belge puisque dans l'excellent restaurant où nous nous trouvions dinait également le Premier Ministre en personne. Oui oui, le vrai pas son imitateur de la veille. Et savez vous ? La rue n'était pas fermée, la foule des fêtards continuait à s'y écouler tranquillement, pas deux mille flics, pas mille, pas cent, pas même un seul visible. Pas de militants UMP (pourquoi dis je UMP?) alignés comme des oignons de Mulhouse le long du chemin. Dans la sale à peine quelques têtes retournées et quelques murmures. Elio Di Rupo attendit son vestiaire comme tout le monde et se perdit dans la foule.
Il y a quand même des pays bizarres, non ? (Il est vrai que c'est un petit pays, on voit bien là toute la différence.)
Premier Janvier : retour.
« Notre TGV est arrêté en pleine voie , en raison de difficultés dans la gestion du trafic »... Tiens moi qui pensais qu'ils avaient modifié les horaires dans l'intention d'améliorer celà...
Ca commence bien !
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