D'abord, au bout de la rue j'ai vu le pape...Mais non, qu'est ce que vous allez imaginer ? Voyez vous le pape à Limoges, la ville rouge (enfin ex-rouge)?
Remarquez, le pape, il m'est arrivé de le rencontrer une fois. Pas celui ci, l'autre d'avant, le vrai. Vous croyez que je mens peut être, hé bien vous avez tort ! Je ne sais plus exactement en quelle année c'était, mais l'endroit, je m'en souviens très bien. Ca se passait place Saint-Pierre à Rome. J'étais là un peu par hasard, en visitant Rome. En fait nous voulions voir les musées (entre autres pour leur collection d'émaux de Limoges) et la Chapelle Sixtine, et voila que le pape est arrivé dans son bocal. Oh il n'avait pas beaucoup de temps pour discuter, mais je pense qu'il m'a reconnu parce qu'il m'a fait un petit signe de la main, son signe à lui avec les doigts qui se lèvent et qui tournent un peu en l'air.
Depuis j'ai lu que ce truc là ça me rapportait des indulgences, c'est à dire des années de purgatoire en moins. C'est bien. Ca ne marche qu'avec le pape, même si le chanoine de Latran vous fait la même chose, c'est zéro... Si ça se trouve, comme je ne compte pas rester trop longtemps au purgatoire, je ne les utiliserai même pas toutes.
Bon mais je m'égare là... En fait ma vision du pape au bout de la rue c'était simplement la couverture de Match sur les panonceaux du marchand de journaux. Le Pape en personne , tout blanc comme on voit le pape d'habitude, accompagné d'une silhouette rose, sans doute une bonne soeur. En m'approchant un peu j'ai vu que le pape était en short, et qu'on voyait ses petits mollets. « Bon me dis je, c'est normal, nous sommes en été il a fait chaud, c'est normal que le pape soit en vacances comme tout le monde, et qu'il prenne une tenue adéquate pour aller gambader un peu sur la plage. Mais quand même... accompagné d'une bonne soeur tout en rose, c'est surprenant. A son âge. Et puis quelle indiscrétion ces paparazzi ! »
Plus je m'approchais, moins cela, bien que blanc, avait l'air d'un pape.. En fait c'était DSK , à qui le blanchiment donnait une allure de chef de l'église, et la religieuse à côté était bien entendu soeur Anne. Mais oui bien sûr, DSK le héros, blanchi de la tête aux genoux.
Par dessus tout, ce qui fait plaisir à voir sur les photos qu'on nous montre un peu partout, c'est le sourire ! Un vrai sourire de pub dents blanches haleine fraîche, trop naturel. Partout, en voiture, dans la rue, au FMI , que du bonheur. A croire qu'on leur a collé un ressort à boudins pour maintenir les mâchoires écartées.
A voir ce sourire heureux et spontané je me perds en suppositions, j'ai consulté toutes les pages de pub d'Elle et du nouvel Obs. Je me dis que peut-être ils viennent de se tartiner de crème Divéa, ou qu'ils se sont goinfrés de surgelés Dindus, ce qui au vu de la photo de la mère de famille de la pub donne bien cet air ridiculement satisfait. Il se peut aussi qu'ils soient habillés en fringues Edam.
Une seule chose est sûre, ils n'ont pas ingurgité de yaourt zéro pour cent, parce qu'ils auraient encore la petite cuillère à mi chemin de la bouche, et que leur visage reflèterait , plutôt qu'un sourire, l'extase niaise de ceux qui font semblant de trouver ça bon.
Alors qu'eux ne font pas semblant. Ca non ! On les comprend d'ailleurs.
Ils s'apprêtent à rentrer en France, et l'accueil que leur réservent leurs amis socialistes ne peut que les emplir du bonheur qu'ils savourent à l'avance.
La célébrité les attend. Ils vont aussi devenir des héros de théâtre. La pièce charmante et délicate que le grand auteur Patrick Sébastien a écrite en leur honneur, « DSQ » doit les ravir.
Si Muriel Mayette veut bien la présenter au plus vite à la Comédie Française, je m'empresserai d'acheter mes places. Le nouveau Molière est arrivé...
Allez, encore un sourire... mais non, pas la peine d'écarter davantage...
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