Mes promenades dans Paris...
J'aime ça.. L'atmosphère des matins clairs, la découverte de quartiers nouveaux, flâner, boire un café...
J'aime ça dans toutes les villes qu'elles me soient connues ou inconnues.
Mais Paris c'est spécial. La lumière, peut-être, ou la fraîcheur de l'air matinal sur les quais de Seine..
J'avoue ma prédilection pour les quartiers populaires, la bastille, Ménilmuche, ou pour les endroits secrets, passages, ruelles perdues, coins oubliés, villages engloutis par la cité tentaculaire...
Ce jour là, un jour de Janvier froid et bien ensoleillé, c'était Passy qui était au programme. Vous me direz qu'on peut toujours aller voir de près comment vivent les riches, pour peu qu'ils n'aient pas encore bouclé leurs rues.
Ce n'était pas mon but d'ailleurs. Nous avions décidé d'aller voir une exposition de Louise Bourgeois à la maison de Balzac, rue Raynouard.
L'expo, ce n'était pas mon truc. Je veux parler de cette exposition là. Mais je me garderai bien de juger. Simplement les oeuvres que l'artiste a consacrées à Eugénie Grandet ne m'ont pas atteint.
Par contre la maison a quelque chose de touchant. On imagine bien cet endroit quand l'écrivain y trimait jusqu'à dix neuf heures par jour, dopé au café, ce qui a fini par le tuer. Au Dix-neuvième Siècle, de ce côté là de la Seine, sur les coteaux dominant le fleuve, parmi les maisonnettes et les jardinets on se trouvait loin de Paris. Il fallut attendre le vingtième pour que se construisent les beaux immeubles « arts déco » qui longent la rue.
En plus la maison avait une sortie de secours, si j'ose dire, qui permettait lorsque quelque inopportun créancier se présentait, de déguerpir discrètement par l'étroite rue Berton, romantique venelle en contrebas, aujourd'hui bordée par la haute muraille bien surveillée de l'Ambassade de Turquie .(Les caméras ne louperaient pas le fuyard).
On peut se demander comment Balzac, compte tenu du temps qu'il passait devant sa table de travail, trouvait encore le temps de faire des dettes... (on a bien quelques idées sur le sujet... entre femmes et mauvaises affaires)..
Au cours du même weekend, j'ai visité une autre exposition bien différente. Monet ? Pourquoi Monet, enfin ? Je n'ai rien contre Monet, bien entendu. J'ai contre les expositions commerciales à grand spectacle qui rameutent des centaines de milliers de clients. On n'y voit rien. On piétine, on se monte dessus, on tend le cou pour essayer de voir entre les têtes un fragment de quelque chose. Ce genre de visite me crève. Il n'y a pas de place pour s'asseoir, et je n'ai très vite qu'une envie, sortir de là... Encore faut il passer par l'espace de vente de bouquins de cartes postales et d'objets dérivés...
Donc l'exposition en question n'avait rien à voir avec Monet. Il s'agissait , à la BNF rue de Vivienne d'une expo photographique sur le calotype.
Le calotype est un procédé photographique mis au point par William Henry Fox Talbot, breveté en 1841. Pour résumer brièvement, il était basé sur l'obtention d'un négatif papier à l'époque où le procédé dominant, le daguerréotype utilisait une plaque de cuivre recouverte d'argent lors d'un procédé qui donnait un positif non reproductible. Voila pour la technique (pour plus d'informations faites appel à Wikipédia!)
Le calotype présentait au moins deux avantages. Le premier, pour les gens qui voyageaient était sa facilité de transport et d'utilisation (relative). Le second avantage était la possibilité de reproduction. Ainsi parurent les premiers ouvrages de photographies.
L'utilisation du calotype ne dura pas très longtemps, notamment en raison des droits d'utilisation élevés, exigés par l'auteur du brevet.
Mais il est fascinant de voir les oeuvres réalisées pendant cette douzaine d'années. Des voyageurs plus ou moins désoeuvrés, mais aussi des artistes, des peintres, des architectes l'utiliseront... D'ailleurs il est surprenant de voir comment les photographes de l'époque s'efforçaient de composer des oeuvres picturales comparables aux tableaux des peintres, que ce soit dans les paysages ou dans la pose des personnages photographiés.
C'est tout un univers, celui du milieu du XIXe Siècle, qui se révèle à nos regards. Passionnant .
Juste une remarque au passage : j'ai déjà dit ce que je pensais de la cité de Carcassonne restaurée par Viollet-le-Duc. Or l'exposition comportait une vue des ruines avant la restauration, c'est à dire des éboulis, des pans de mur , quelques vestiges de tours, qui n'a fait que confirmer ce que je ressentais. Misère. Si Viollet-le-Duc vivait encore et qu'on lui confie aujourd'hui cette restauration, ce serait Disneyland chez les Cathares. ..
Pour completer la chronique de ce weekend je devrais parler de la représentation du « Fil à la patte » de Feydeau à la Comédie française, dans une mise en scène de Jérôme Deschamps. Mais la critique unanime a été tellement élogieuse que je n'ai rien à ajouter. C'est un intense moment de plaisir.
Il faut saluer l'apparition d'un fabuleux acteur comique, de la lignée des Keaton ou des de Funès. Retenons son nom : Christian Hecq. (pauvre Clavier... )
PS: Le calotype inséré n’est pas de moi mais de Talbot himself. Il représente la campagne anglaise à son époque
1 commentaire:
Mais Paris est la plus belle ville du monde...j'aimais bien y habitait dans mon 14ème, super quartier bobo...lol...maintenant sans doute à cause des artistes qui y traînent et qui y traînaient...kiss.
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