Le Canard enchaîné de cette semaine nous en raconte une bien bonne au sujet des boues de stations d'épuration. En voila un sujet intéressant auquel on ne pense pas trop.
On épure, on épure, c'est super bien... Mais que deviennent les saloperies gluantes qui s'amassent au fond des bacs de décantation?
Je sais ce n'est pas un sujet pour frileux de l'estogone au petit déj... Mangez sagement votre tartine à l'huile hydrogénée, vous reviendrez plus tard...
J'en reviens à mes boues. Il faut bien s'en débarrasser parce qu'au bout d'un certain temps, elles vont emplir les cuves... Alors? Vous avez une idée? Je vous laisse réfléchir.
Des indices... En Bretagne, on pollue tout avec le lisier des porcs qu'on épand dans les champs et qui fertilise les algues toxiques. C'est déja un moyen.
Ici même, nous avons eu des mines d'uranium que la Cogéma d'abord , devenue Aréva, a abandonnées en camouflant de son mieux le plus gros des déchets. Hummmm.
Dans le Canard on apprend aussi que ces boues, mais on s'en doutait sont tout ce qu'il y a de plus nourrissant: cadmium, cuivre, nickel, plomb, zinc, pesticides,hydrocarbures, détergents...Un savoureux mélange apprécié par moult bactéries et parasites divers.
Alors, vous donnez votre langue au chat? Comment, qui a dit: les faire manger aux animaux d'élevage? Mais non voyons, on les a déja nourri aux farines animales et la commission européenne est prête à recommencer.
Au Mexique, c'est le Populaire du Centre, dit familièrement « le Popu » ou méchamment « la Pravda locale », qui nous le rapporte, on nourrit les vaches avec de la fiente de poulet. L'agriculture moderne n'a pas de limites à son inventivité.
Mais j'en reviens à mes boues..
Hé bien dans l'Hérault, au nord de Montpellier, plus précisément dans le village de Soubès, on a trouvé la solution. Il suffit de les épandre dans les champs où elles serviront de fertilisants. Comme le lisier en fait. Pas plus compliqué que cela!
Et on a trouvé des paysans , protecteurs de la nature et de l'environnement qui sont d'accord bien entendu.
Le seul ennui c'est que la zone où on les épand est au coeur d'Appellations d'Origine Contrôlées : AOC vins du Languedoc, AOC fromage de chèvre Pélardon, AOC Roquefort. Pas de quoi en faire un fromage, mais si votre morceau de Roquefort vous semble petit pour le poids indiqué, ne vous étonnez pas, c'est qu'il a gagné en densité.
Bien sûr, cette histoire semble anecdotique... .
Mais voici qu'en cherchant un peu, je découvre ce titre du Populaire du Centre, en date du 19 Octobre dernier:
Les boues d'épuration vont devenir fertilisant.
Et la gazette locale de nous annoncer avec fierté:
Le "contrat" proposé aux agriculteurs est simple. Une fois les boues déclarées conformes au regard de leur teneur en métaux lourds et polluants, elles sont livrées à l'agriculteur et épandues, le tout étant à la charge de Limoges Métropole.
Outre la convention, un plan d'épandage est établi et doit être validé par la Chambre d'Agriculture.
Des analyses de sols sont également prévues : elles seront effectuées tous les dix ans.
Les agriculteurs ayant signé de telles conventions peuvent ensuite prétendre aux aides de la nouvelle PAC (politique agricole commune).
On aimerait bien connaître le nom des charmants agriculteurs volontaires, ne serait ce que pour éviter d'aller chercher les pissenlits dans leurs prairies... Mais dans l'Hérault comme en Haute-Vienne, on reste muet sur ces données sensibles...
Quant aux analyses tous les dix ans... on reste confondu d'admiration, de même qu'en ce qui concerne la teneur en métaux lourds et polluants qui selon le Canard ne fait pas l'objet en France d'une réglementation draconienne.
Et en Limousin on élève quoi? Mais non pas de la porcelaine... Voyons! Mais de la bonne viande Limousine et de l'agneau baronet.. Vous me direz ces animaux là ça ne fouille pas dans le sous sol avec son groin.
Non, mais ca mange la bonne herbe « fertilisée ».
Allons je fais du mauvais esprit parce qu'avec une analyse tous les dix ans, nous voici rassurés. Et peut être qu'après tout, toutes ces saloperies dans le sol finissent par se bouffer les unes les autres...
Après tout, ces boues d'épuration sont peut être naturellement bonnes. Si on essayait?
Voici pour finir une recette gastronomique que j'ai concoctée. (Au cas où il y aurait quelques fous parmi vous on ne sait jamais, je précise que tous les ingrédients utilisés n'ont que des vertus humoristiques)...
Prenez deux bonnes louches de boues d'épuration. Préférez pour ce faire les boues pâteuses aux boues liquides, elles sont plus relevées. Mélangez avec un gros pot de nutella aux phtalates (pas besoin d'acheter des phtalates il y en a suffisamment), et à l'huile de palme (présente d'origine elle aussi). Barattez le tout. Si vous ne disposez pas de baratte, il y en a dans le catalogue de Manufrance 1961.
Lorsque le jus s'est écoulé, prenez la bouse qui reste dans la baratte et aplatissez là pour en faire une galette. Beurrez abondamment votre poêle à frire avec une margarine aux huiles hydrogénées, et faites y revenir votre galette dix minutes sur chaque face.
Il ne vous reste qu'à en parsemer la surface de pignons de pin importés de Chine et du Pakistan.
Non je voulais dire de Corée et de Sibérie... Zut trop tard!
Ah la la il ne vous reste plus qu'à jeter le tout si vous ne voulez pas vous payer une bonne dysgueusie, c'est à dire une gueule de bois carabinée avec un goût de caoutchouc et de métal dans la bouche qui peut durer jusqu'à un mois et demi... C'est aussi le Canard qui nous en informe, certains pignons en provenance de Chine et du Pakistan proviennent d'arbres toxiques. Pas de pot si vous tombez sur eux. Et comme ils sont présents parmi d'autres, dans les sachets vendus par quinze marques différentes...
Ce n'est pas grave parce que finalement aucun des produits que j'ai indiqués dans ma recette n'est vraiment digne d'être consommé.
Par contre un bon galetou à la confiture de myrtilles des Monédières... (Oui, vous savez les monticules à côté de Tarnac)... Hummmmm
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