Bien évidemment, il est fort possible que cette pauvre vieille terre, tellement exploitée, tellement maltraitée, finisse par se révolter. Par s'échauffer jusqu'à des températures infernales, ou par se réfrigérer jusqu'à la glaciation totale.
Les scientifiques, les experts, les devins peuvent nous promettre l'une ou l'autre extrémité. (Au passage une des grandes déconvenues du Siècle actuel risque d'être la découverte que cette Science dont nous avons tant attendu, livrée aux intérêts de ceux qui la financent, n'a fait que nous mentir. « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » Peut être que la phrase de Rabelais ne s'est jamais autant trouvée justifiée.)
Notre planète promet elle à ses apprentis sorciers d'occupants quelque apocalypse dont elle a le secret? Un glissement de terrain gigantesque où l'hémisphère nord se raccrocherait in extrémis par les pieds, au pôle sud? Plus raisonnablement ce qui est prévisible c'est surtout à terme, l'épuisement des ressources naturelles atteignables, et des phénomènes comparables au Dust Bowl dont j'ai déjà parlé, ou aux glissements de terrains qui se produisent lors de pluies diluviennes ou de séismes, phénomènes dûs aux modifications des paysages, aux déforestations sauvages, etc...
Les hommes,, par ignorance, par insouciance, par aveuglement, et pour un petit nombre par intérêt sont restés en grande majorité passifs face à tous ces abus. (Encore faut il penser aux indiens d'Amazonie tués parce qu'ils tentaient de s'opposer au percement de la forêt et à son exploitation par les grandes compagnies.
Même si ce fut la lutte du pot de terre contre le pot de fer, les écologistes ne datent pas d'aujourd'hui et n'ont pas toujours eu le visage politisé qu'on leur connait.
Quand l'homme s'est il rendu compte pour la première fois de la beauté d'un paysage?
Les premiers écologistes n'ont ils pas été les poètes et les peintres qui les premiers ont fixé cette beauté, l'ont rendue intemporelle alors même que les lieux qu'ils avaient immortalisés pouvaient être détruits par la volonté d'autres hommes?
Les techniques qui ont permis des déplacements lointains ont permis à un nombre de plus en plus grand la découverte de lieux impressionnants par leur sauvagerie, leur grandeur ou leur beauté. Ainsi au XIXe Siècle les voyageurs furent émerveillés par les sites du continent américain. Certains alors commencèrent à s'intéresser à la préservation de ces sites. C'est en 1872 qu'a été créé le premier parc naturel, celui de Yellowstone, à la suite d'expéditions ayant exploré la région et à l'initiative de personnalités comme l'écrivain Cornelius Hedges, le gouverneur du Montana Thomas Francis Meagher ou encore l'explorateur géologue Ferdinand Vandeveer Hayden.
D'autres parcs nationaux allaient suivre, ceux de Banff et des Glaciers en Colombie britannique, en Australie, en Argentine.
Rien en Europe, et pourtant l'Europe était déjà engagée dans un processus d'industrialisation et d'exploitation des ressources dévastateur et totalement incontrôlé. L'Angleterre se trouvant à la pointe de cette évolution.
Par contre, si les hommes politiques et les industriels étaient indifférents à la nature, le peuple commençait s'y intéresser. Sociétés d'histoire naturelle, clubs de plein air voués à la contemplation de la campagne, se multiplièrent mais sans qu'il y ait l'idée de protection
Des naturalistes par ailleurs commencèrent à s'inquiéter du commerce international effréné des peaux, des plumes et de l'ivoire en provenance des colonies d'Afrique et accéléré à cause de la construction des lignes de chemins de fer. La faune sauvage jusque là intacte se mit à diminuer..
Les protecteurs de la nature firent alors pression sur les gouvernements et en 1900 six pays signèrent à Londres la première convention sur l'environnement qui concernait la préservation des animaux des oiseaux et des poissons d'Afrique.
Même si on commençait à comprendre ici et là qu'il fallait sauver les campagnes et qu'on ne pouvait laisser l'industrie tout saccager et polluer au détriment de la santé humaine, les réalisations restèrent isolées, les lois furent souvent inopérantes et les pionniers se trouvèrent confrontés aux profits de l'industrie, du commerce ou de l'agriculture.
En Europe vint la guerre de 1914-1918 et les peuples furent bien trop occupés à se foutre sur la gueule, à se balancer des obus, à détruire le patrimoine et les paysages des autres, à faire ce que l'homme sait si bien faire , tuer son semblable au profit des marchands de canons pour se préoccuper des paysages et de la protection des espèces.
Après la guerre, des congrès eurent lieu en 1923 et 1933, mais les efforts des protecteurs de la nature étaient encore partiels et timides. Il y avait quelques progrès concernant les oiseaux , par contre en Afrique les grandes chasses étaient plus florissantes que jamais..
Et si en Amérique des avancées bien que timides, eurent lieu, notamment parce qu'on s'était rendu compte de la fragilité des systèmes face à le recherche du bénéfice immédiat,, de la compétition débridée et de l'optique des savants fous qui prétendent que l'homme peut maitriser la nature et l'exploiter à son gré, l'Europe encore une fois se trouve face à un autre danger, la montée du nazisme.
(A suivre…)
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