Un petit tour en Belgique...
Mais cette fois pas pour parler de ministres, de l'inénarrable Leterme qui se fait bien discret par les temps qui courent, ni du surprenant Michel Daerden « ministre des pensions et grandes villes » (déjà un titre bizarre), qui à la question d'un journaliste qui lui demandait s'il était ivre lors d'un discours pâteux au Sénat a répondu sans sourciller et sans rire «Non, pas plus que d'habitude ». Remarquez que si on s'intéresse aux ministres bourrés, pas la peine d'aller jusqu'en Belgique...
Refermons la parenthèse, aujourd'hui pas de politique politicienne, il s'agit d'un mini voyage à Bruxelles pour fêter le Nouvel An...
Quand je parle de Bruxelles je veux bien entendu parler de la ville belge, pas du grand bazar qui se veut capitale européenne. On ne va pas courir sur les traces de Dati hein... laissons tomber.
Comment faire pour se rendre à Bruxelles? Vous allez me dire « ça dépend où on se trouve »... Ah ah, certes... Mais moi je parle de Limoges, et plus précisément de la Gare des Bénédictins (la plus belle gare de France, oui oui...) d'où s'envole tous les matins un TGV vers le Nord... Enfin quand je dis s'envole... C'est qu'avec son air canaille et son museau effilé, il prend son temps le TGV limousin... Déjà, à peine parti, il fait halte à La Souterraine. C'est dire. Bon, pour aller plus vite je vous fais grâce des autres arrêts... Simplement après Orléans-Les Aubrais, on doit bien passer vers Cercottes. Cercottes, ça ne vous dit rien? Cercottes, le patelin qui vote à fond Sarkozy , pour les peines incompressibles et tout, mais qui refuse une prison dans ses champs de betteraves... « Notre » TGV comme dit le chef de train dans ses annonces crachouillantes, passe donc Cercottes
et s'en va serpenter dans les banlieues, à partir de Juvisy. Ce n'est qu'après l'aéroport de Roissy qu'il va enfin sortir de sa léthargie pour mettre la gomme. Il a intérêt le bougre, parce qu'on l'a collé sur la grande ligne des vrais TGV, et qu'il a tous les autres au cul... Il faut qu'il se magne pour leur échapper. Enfin il arrive à Lille Europe , son terminus... Et la il faut attendre. Lille Europe... je ne veux pas dire... pour ceux qui aiment les gares peut-être... et encore! Quand les stands à sandwiches sont ouverts on peut déjà manger, ce qui n'est pas mal. On se gèle, et pour pisser, il faut payer, et pas rien, 50c d''Euros... c'est à dire 3,25FF d'avant... Pour pisser ! Et bien sur il n'y a plus de papier essuie-mains. A ce prix là!
Heureusement l'autre TGV arrive, et 35 mn plus tard on entre en gare de Bruxelles Midi..
Déjà on a traversé des régions plates, un plat pays, puis des banlieues. Et quand on descend à Bruxelles midi et qu'on sort de la gare, il flotte une impression particulière sous le ciel bas et gris... Ca sent Verhaeren et Brel. Il y a des murs de briques et des cheminées d'usines...
Ca pourrait sentir aussi Raymond Devos, mais lui était né à Mouscron, si près de la frontière qu'il ne méritait pas l'appellation de belge.. .
Hormis l'endroit sublime qu'est la Grand Place, et le joli quartier qui l'entoure, Bruxelles n'est pas une belle ville. La promenade ne révèle pas de surprises, pas de trésors d'architecture. Les Léopold ont fait construire ici et là de laides églises. (Il fallait peu de goût pour s'inspirer de la pâtisserie montmartrienne)... Et puis quand la bise prend les avenues en enfilade, que la neige peluche, que depuis le belvédère de la place Poelaert , on ne devine la ville qu'à travers un rideau de grisaille il est encore plus difficile de s'enthousiasmer.
N'empêche. L'atmosphère est là. Aux noms déjà cités,le temps permet d'ajouter Simenon... Quartiers à l'écart, rails luisants des tramways, quais sans eaux, canal de plomb...
Mais il y a les boutiques, les chocolats, les gaufres, les gens qui se pressent dans le centre illuminé...
Le 31 Décembre à minuit on est serrés comme des harengs saurs sur la Grand Place., bien trop petite pour contenir tout cet afflux, jusqu'à l'étouffement...Les gros raisins comme en Espagne, et peut être bien espagnols s'écrasent entre les pavés disjoints. On lève le nez pour admirer les scintillements colorés du feu d'artifice. On va finir dans des bars bondés et bruyants... (victime de mes persévérations j'allais écrire enfumés... mais non)...
Quelques notes pratiques:
D'abord une exposition , superbe... Au Palais des Beaux-Arts : Fils du Ciel. Une vision magnifique de la Chine des empereurs. Des objets fabuleux venus des six provinces de la Chine, de l'âge du Jade (3500 av JC) jusqu'à la deuxième dynastie Qing (1644-1912) … Etonnement et ravissement... Dire qu'ils ont su faire tout cela, cela nous laisse rêveurs..
Au passage on découvre un peintre italien travaillant au XVIIIe pour l'empereur de Chine. Giuseppe Castiglione, dit Lang Shining, dont le destin et les oeuvres sont étonnants.
L'exposition hélas se termine le 24 Janvier. Dépêchez vous...
Des restaurants.
Le 31 Décembre, j'ai diné Aux Armes de Bruxelles...Vieille institution bruxelloise entièrement consacrée aux traditions culinaires du plat pays et que Brel fréquentait lorsqu'il se trouvait à Bruxelles. C'est bourgeois, bon, stylé et pas très cher. Dans une rue entièrement vouée à la restauration le plus souvent médiocre, ne pas laisser passer.
Un autre petit restaurant sympa, Raphaël, rue du Marché aux Herbes, présente aussi des recettes belges classiques et une cuisine soignée...
voilà... si j'ajoute que nous avons fait chez Dandoy, 31 Rue au beurre, autre vénérable institution bruxelloise, notre provision de speculoos et de pains à la grecque... J'aurai à peu près tout dit..
Pour les chocolats, il n'y a que l'embarras du choix.
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