Etait il écrit que l'Empire fût le royaume du mensonge?
Poléon le troisième,lorsqu'il fonda son Empire ,n'avait il pas déclaré: « Certains vous diront que l'Empire c'est la guerre et moi je vous dis que l'Empire c'est la paix ». A la suite de quoi il engagea un nombre incalculable d'expéditions contre des pays lointains qui ne lui demandaient rien et dont beaucoup s'achevèrent en désastres. Il se lança aussi durant les vingt années de son règne dans trois guerres sur le continent. La dernière comme on le sait lui fut fatale et s'acheva par cette remarquable parole du Général Ducrot à Sedan : « Nous sommes dans un pot de chambre et nous y serons emmerdés ».
Son lointain descendant, Sa Majesté Nicolas Talonnettes premier ne lui cédait en rien quant à ce qui était d'emmerder son peuple, et ne faisait que s'ingénier à rehausser les bords du pot. Mais pour le mensonge, il dépassait et de loin tout ce qu'avait pu dire son illustre ancêtre.
Ainsi avait il promis que son empire serait pur, irréprochable et exemplaire, avant que d'aller impudemment s'étaler sur un yacht de milliardaire, de faire venir auprès de lui une bande de chevaux de retour, d'établir sa cour, de fréquenter les fortunés, de favoriser les uns au détriment du plus grand nombre.
N'avait il pas dit que celui qui travaillerait plus gagnerait plus, avant que de conduire par ses lois à la perte de l'emploi et au départ des manufactures vers d'autres contrées, de sorte que non seulement il était presque impossible de travailler plus, mais que ceux qui y parvenaient le faisaient au détriment de ceux qui n'arrivaient plus à trouver d'emploi.
N'avait il pas juré ses grands dieux que seul le mérite guiderait les choix, avant que d'essayer d'imposer l'Aiglon à de hautes fonctions, de nommer ses amis à tous les postes importants sans souci de leurs compétences, uniquement parce que tels étaient son désir et son intérêt.
N'avait il pas promis la croissance , annoncé de la richesse pour tous et du pouvoir d'achat en plus, sans que rien de tout cela ne se produise, bien au contraire.
De tous ces mensonges auxquels il s'était un temps laissé prendre, le peuple souffrait crûment.
Mais voici que Sa Majesté se mit en tête d'ajouter aux autres un mensonge bien pitoyable. Son désir d'éblouir le manant , de l'aveugler en étalant ses exceptionnelles qualités de chef, le conduisaient à des contrevérités grossières, à des vantardises stupides, à des hâbleries aussi risibles que prétentieuses. Ne voilà-t-il pas que son narcissisme lui fit prétendre qu'il avait de ses mains abattu le mur de Berlin.
Ce mur se dressait autrefois en la ville de Berlin, en Prusse, pour interdire aux habitants d'un côté de la ville, de passer de l'autre côté. Mais un beau jour les habitants détruisirent la muraille.
Le moment vint de célébrer l'anniversaire de cet événement qui s'était produit un 9 Novembre. .
C'est alors que sa petite Majesté annonça, à la stupéfaction du peuple, qu'il avait lui même, en personne, de ses petites mains, juché sur ses talonnettes, accompagné des seuls Duc Juppé d'Aquitaine et Comte de Fillon, fait s'écrouler cette hideuse construction.
Cette révélation réjouit la cour , mais bien vite les preuves du mensonge apparurent.
Le Comte de Fillon, premier ministre crut bon de confirmer. Hélas,il fut démontré qu'il avait prononcé alors un discours devant le Parlement, ce qui excluait sa présence en Prusse. . Le Duc d'Aquitaine, plus prudent, eut soudain une perte de mémoire qui l'empêcha de se souvenir de la date avec exactitude.
Alors que le monde une fois encore menaçait de basculer tant les rires sonnaient fort de toutes parts, les courtisans les plus zélés se précipitèrent au secours du malheureux souverain. Le Maréchal Lefèvre, dit Monsieur Sans-Gène,y alla de son couplet.
Mais la palme du ridicule revint au Marquis de Chatel, Ministre de la désinstruction qui s'emporta contre ceux qui attaquaient ainsi leur souverain de façon indigne sous le prétexte d'un incident dérisoire. Qu'importait après tout que Sa Majesté eùt confondu le Bur de Merlin et le Mur de Berlin, qu'importait qu'elle se fût rendue là-bas un jour ou un autre, l'important n'était il pas qu'elle y fût allée?
Ainsi Sa Glorieuse autant que petite Majesté avait elle raté son entrée en démolissage.
Cependant elle s'était bien rattrapée par la suite, puisqu'à défaut du Mur de Berlin elle avait détruit le bien-être de son peuple, saccagé les retraites,, démantelé l'hôpital, anéanti l'éducation, rasé les services publics, aplati la justice, écrabouillé la République.
Il était bien logique qu'elle eût gagné à tout cela le glorieux surnom qui s'attacherait à elle dans l'Histoire et pour les siècles des siècles: Nico Premier, le Démolisseur.
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