Roger a 96 ans. Ce n'est pas rien. Peut être qu'un jour je parlerai de Roger, bien que d'autres l'aient fait mieux que moi. C'est un type formidable, il est la mémoire de la résistance parisienne, de la RATP, du syndicalisme. A gauche toute!
Bon pied bon oeil, bien que depuis quelque temps il soit excessif de dire bon pied. En tous cas les idées toujours claires et nettes. Depuis le décès de sa femme il y a quatre ans, il vit seul, tout en ayant un contact constant avec ses enfants et petits enfants. C'est qu'il est indépendant le bougre!
Il y a quelques mois il conduisait encore sans problème sa voiture à travers Paris et sur les routes de France.
Bon, voilà, c'est Roger.
Il y a quelques jours Roger a dû être hospitalisé à l'hôpital public dont dépend son domicile pour des troubles respiratoires. Dès le lendemain et sans qu'on lui en donne trop la raison, de l'hôpital en question on l'a transféré vers une clinique privée, en région parisienne.
Le reste, c'est lui qui me l'a raconté au téléphone.
A son arrivée à la clinique en question, une employée du personnel s'est présentée comme il est de rigueur pour établir l'inventaire de ce qui était en sa possession. On lui a expliqué qu'il était préférable de ne pas garder de carte de crédit , étant donné les vols qui se produisent régulièrement, et donc que la carte de crédit serait placée au coffre avec les autres objets de valeur.
En même temps il a été prié de remettre son code secret . Aucun risque, mais comme après tout on ne sait pas ce qui peut se produire, les enfants pourraient ainsi avoir accès au moyen de paiement en cas de besoin. C'était parait il une façon d'opérer de la maison..
D'abord réticent, Roger un peu perturbé par son arrivée en ce nouvel endroit a fini par céder. Le code inscrit sur un papier agrafé à la carte et le tout enfermé dans une enveloppe. Et hop!
Un peu plus tard, ayant repris ses esprits et retrouvé ses marques, Roger conscient de l'erreur qu'il avait commise, exigea qu'on lui remît sa carte. Tergiversations, discussions... Finalement deux jours plus tard il put rentrer en possession du document.
Trop tard. Rentré chez lui , et recevant quelques jours plus tard son relevé de compte, il ne put que constater que 3000€ avaient été prélevés à des occasions diverses, pendant son hospitalisation. Distribanques, stations services, fleuristes, magasins divers , avaient profité de ses largesses. Ce n’est pas un type avare, loin de là, mais pour le coup il a mal pris la chose.
Et voilà. Roger bien sur a porté plainte malgré des menaces téléphoniques dans le cas où il le ferait....
L'histoire s'arrête là pour le moment.
Renseignements pris, ce genre de pratique semble fréquent en milieu hospitalier, surtout auprès des personnes vulnérables et seules. Ben voyons les personnes âgées seules, ne vérifient pas leur relevé de compte.
Avec Roger la plaisanterie risque de coûter cher. Il a des enfants, des amis, et ne va pas s'en laisser conter même si cet incident l'a rudement contrarié.
Mais cela amène quand même à se poser des questions sur l'hôpital en France à notre époque.
Ah le malade, (âgé et seul sont des circonstances aggravantes) n'a pas de chance: rançonné par le corps médical à coups de dessous de table et de dépassements d'honoraires, il lui faut affronter un milieu hostile et déshumanisé, en manque de lits, en manque de personnel, aux soins défaillants , et s'il échappe aux erreurs thérapeutiques, et aux maladies nosocomiales, il finit par se faire détrousser par le personnel...
Bof l'important est que ça rapporte... L'économie, vous savez?
3 commentaires:
J'ai du mal à y croire, comment est-ce possible, il ne doit pas être le premier, c'est lamentable il n'y a même pas de mot pour qualifier ces gens!
J'espère qu'il gagnera son procès haut la main, ça devrait faire un bel article dans le journal en donnant le nom de la clinique, enfin tout dépend qui est derrière tout ça encore pfffffff !!!!!!
C'est sans doute pour cela que le démocrate Homard Bongros à besoin des conseils du bon docteur Couchenerf-Enpelote afin de mieux organiser les services de santé du Gabon.Le crustacé pourrait s'offrir quelques roll's de plus avec de si belles pratiques...Et dire qu'il n'y avait peut-être pas pensé!
Roger n'a pas eu la chance d'avoir un bon anesthesiste qui prend 1000 € en liquide sous la table pour une operation ?
pourtant ac existe , vu pour endormir une ado qui voulait se faire recoller les oreilles !
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