Le cousin nous l'avait dit: « Venez nous voir,nous serons Samedi à Saint Maurice..
C'est pourquoi, ce Samedi 17 Janvier aux alentours de 20 heures nous sommes arrivés à Saint Maurice les Brousses.
« Sent Mauseris », en occitan est une petite bourgade qui s'étire le long de la route de Limoges à Saint Yrieix , à peu près à mi parcours. Une rue unique, toute en longueur, deux ou trois commerces, une petite église sur sa place, et une salle des fêtes. Une bourgade rurale comme tant d'autres.
Ce soir là, il y avait de l'animation sur la petite place, et la salle des fêtes était tout éclairée. On y donnait spectacle. Plus précisément, les « Troubadours de la Combade » s'y produisaient. Oh ce n'était pas la Comédie Française, ni le LondonSymphony Orchestra.
D 'ailleurs, aucune affiche tapageuse, nulle publicité n'annonçait le spectacle. Et pourtant, les gens affluaient, venus à pied du village, ou en voiture des alentours. Les coiffeuses avaient bien travaillé et les mises en plis étaient frisées de frais.
A vingt heures trente, il n'y avait plus une place dans la salle des fêtes, comme partout où se produit la troupe.
Car ces troubadours sont assurés du succès, leur calendrier est plein pour les deux ans qui viennent et même au delà. Mais qui sont ils et qu'est ce qui motive un tel succès?
Il s'agit en fait d'une troupe d'amis qui ont commencé à se réunir en 1991 pour passer ensemble quelques soirées hivernales. Le retour des veillées d'antan en quelque sorte! Un jour on leur demanda de donner une représentation dans un village proche. Leur réputation partit de là.
Depuis, d'Octobre à fin mars, ils sillonnent les routes de cette partie du Limousin avec un succès qui ne s'est jamais démenti.
Danses limousines, chansons rétro, sketches écrits par des membres de la troupe, et gnorles en patois limousin sont au programme. Et le public se divertit, rit, et en redemande.
Quatre heures de spectacle, ce n'est pas rien! Mais à l'heure du départ à Minuit et demie bien sonné, on entend des spectateurs s'étonner que ce soit déjà fini.
Evidemment tout cela n'est pas de la grande culture – vous me direz, Barbelivien non plus. Les histoires parlent beaucoup de filles à marier, de nuits de noces, avec les gauloiseries inhérentes à ce genre de spectacle et qui plaisent tant. Les rires fusent, les estomacs se gondolent, les épaules se trémoussent.
C'est une tradition retrouvée, celle des veillées en commun, c'est un langage retrouvé, ce patois limousin, issu de l'occitan que l'on entendait il n'y a pas si longtemps sur les marchés de Limoges et sur les foirails de la région. Langue aux belles sonorités, langue qui fut justement celle des troubadours.
En ces temps de TF1, de chacun devant son écran, de chacun pour soi et de chacun chez soi, il est surprenant et réjouissant de voir qu'on peut encore faire sortir les gens des campagnes le Samedi soir Oh bien sûr les jeunes dans leur grande majorité sont en boite. Le public n'est pas jeune, mais il n'est pas non plus forcément aussi âgé qu'on pourrait le penser.
S'il vous arrive de traverser le sud de la Haute-Vienne un samedi soir d'hiver, renseignez vous. Il se peut que les Troubadours donnent leur spectacle dans l'un des villages où vous passerez. Mais n'oubliez pas de réserver, il n'y a pas de place pour tout le monde.
Un site? Que demandez vous la? Un site? En tous cas moi je n'en ai pas trouvé. Ils sont amateurs jusqu'au bout des ongles!
Et puis excusez moi pour l'absence de photos, mon reflex n'était pas de sortie ce soir là... mais à la place vous avez une autre série de photos de neige.
En tous cas, voici un spectacle bien plus divertissant que celui de la veille où j'avais regardé « Jacquou le Croquant » un film lamentable (sorti en 2007) produit de la médiocrité d'un certain Laurent Boutonnet, un gougnafier qui se croit metteur en scène et qui a saccagé le beau roman d'Eugène Le Roy. Tellement nul, tellement outré, tellement commercial (ah ces scènes rajoutées juste dans l'idée de flatter le populo pour faire du fric, ah cette musique caoutchouteuse à force de se vouloir sirupeuse qui enveloppe le tout), tellement ridicule, que les moments les plus dramatiques poussent à rire... pourquoi le délit d'outrage à oeuvre littéraire n'existe-t-il pas?
Si cela est encore possible il vaut mieux revoir la belle série qu'avait autrefois tournée pour l'ORTF, le vrai réalisateur Stellio Lorenzi.
1 commentaire:
Votre blog est passionnant ! Photos splendides, une ivresse sans gueule de bois que de les découvrir. Certaines d'entre elles, je les ai partagées avec mes contacts facebook, car ce serait pur égoïsme et odieuse frustration que d'être ravi tout seul. J'ai également apprécié l'humour et l'élégance de certains de vos commentaires pour dire des choses navrantes. Bravo à vous !
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