Un petit matin sale se lève sur la ville... Ah ce matin sale... Combien d'auteurs de polars l'ont fait se lever? Qu'il s'agisse de Paris ou de New York...
Vraiment en ce premier Décembre l'expression prenait toute sa valeur, avec cette cavalcade de nuages bas qui assombrissaient le ciel, avec ces bruines grises, ces arbres devenus squelettiques tout à coup, cet horizon bouché et indistinct..
Pourtant même avec ce temps là, même avec cette absence de luminosité, Paris reste Paris, et rien n'empêche les photographes amateurs de sortir leurs appareils et de mitrailler à tout-va des édifices aux détails incertains.
En regardant les eaux plombées de la Seine, il m'est revenu un souvenir.. C'était il y a trois ou quatre ans, en Décembre aussi. Un jour de verglas à ne pas mettre un Candeloro dehors, et m'étant imprudemment risqué à traverser le fleuve par l'élégante passerelle de Solférino, (élégante mais en bois et pentue qui plus est,) je m'étais retrouvé accroché à la rembarde à mi pente incapable et de monter et de descendre...
Je me voyais déjà scotché là jusqu'au dégel à moins qu'un passant compatissant n'appelle les pompiers. Ce n'est que centimètre après centimètre que j'arrivai, à la longue à me sortir de ma triste situation. Je réalisai ce jour là mon plus grand exploit d'alpiniste. Mais oui! Sur la Seine, qui peut en dire autant?
C'est quand même plus original que les Drus...
Ca n'égale pas Rebuffat, Lionel Terray, Desmaison ou Herzog, dont les aventures ont occupé mon enfance. Bien entendu je n'ai pas eu les orteils geles sur la passerelle de Solférino, et je n'y suis pas resté attaché six jours en mangeant les cordes...
Quand on pense combien il était difficile de s'élever il y a cinquante ou soixante ans, alors qu'aujourd'hui vous avez des types qui grimpent en courant au sommet de l'Annapurna et qui pour faire bon poids ajoutent dans la foulée deux autres sommets à leur palmarès, et que la promenade pour atteindre le sommet du malheureux Mont-Blanc est devenu un boulevard où des foules balancent leurs papiers gras et leurs boites de conserves...
Bon je parle là de choses que je ne connais pas.
Même sur le modeste Mont Blanc je ne m'y hasarderais pas. Comme Monsieur Perrichon je suis monté à la Mer de glace par le train du Montenvers, ça me suffit comme escalade. Mais c'était plus facile que la passerelle de Solférino..
Tant que nous en sommes aux anecdotes : un de ces alpinistes connus, Pierre Mazeaud, l'ancien président du Conseil Constitutionnel est venu un jour poser ses guêtres à Limoges et a essayé de se faire élire à la Mairie. Le parachutage était accompagné de prospectus affirmant qu'à Nexon, charmante bourgade située à une vingtaine de kilomètres de Limoges, tout le monde connaissait très bien « lou piti Piarou »...Tu parles!
L'alpiniste se ramassa comme tant d'autres dans la ville rouge, ce qui permit à la presse locale de titrer avec humour; « L'alpiniste dévisse dans l'ascension de l'hôtel de Ville ». Depuis la droite n'a envoyé que des cinquièmes couteaux...
Je suis arrivé loin de mon point de départ.. Donc retour sur Paris et sa grisaille, avec quelquechose à voir quel que soit le temps. C'est au Louvre, l'exposition Andrea Mantegna. Le peintre qui vécut dans la seconde moitié du XVe siecle.est l'un des plus grands de la Renaissance. La collection qiui est rassemblée comprend les plus beaux tableaux, mais aussi des gravures et des sculptures de cette figure exceptionnelle qui influença des générations d'artistes.
Si vous aimez la peinture précipitez vous avant le cinq Janvier..
Sinon, il y a aussi un Starbucks Boulevard de l'Opéra. ( j'adore... on en ressort gavé, un peu coupable et vaguement écoeuré, pour le reste de la journée, la margarine anticholestérol c'est pour demain).
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