C'est bien de tenir un blog. Ca permet de tourner en dérision les choses qui énervent. Ca permet de rire, parfois jaune des contrariétés que nous apportent quotidiennement les médias. Ca permet de partager ses colères.
On peut pousser les choses à l'absurde, faire du second ou du troisième degré. On peut provoquer un peu, beaucoup, faire mine d'être de mauvaise foi, se donner l'air un peu cynique...
On peut inventer des vieilles assez réacs, un peu fachos, en exagérant un peu, celles que l'on rencontre parfois sur le marché de la place des Bancs que Modeste Moussorgski a mis autrefois en musique...
C'est pratique un blog pour passer sa mauvaise humeur, pour atténuer son angoisse, pour faire semblant de prendre au sérieux ce qui n'en vaut pas la peine, pour faire semblant de tenir à distance ce qui touche ou les injustices écoeurantes d'un monde absurde..
On se marre bien... jusqu'au jour où le rire vous reste collé dans le gosier parce qu'on entend des bruits de bottes un peu de tous côtés et parce qu'on se dit : « et si? »
Je sais, je m'affole pour rien, au moins je le souhaite.
Mais à les voir se tourner autour, les ergots dressés, les plumes hérissées comme des coqs de combat, il vient des idées, forcément. Et si?
Quand une politique, un système s'écroulent, quand les vieilles recettes entre les mains de politiciens médiocres, quand l'avidité insatiable des nantis conduisent là où nous en sommes, au fond du fond de l'impasse, on sait bien que des tentations existent.
C'est à ce moment là, que ces types qui ont tout raté, qui ont mis leur pays en faillite et leurs peuples dans la misère ( pas tout le monde cependant), deviennent dangereux.
Bush a tout foiré pendant ses huit ans de mandat. Non seulement la guerre en Irak ou en Afghanistan, mais l'économie américaine, au point d'en être réduit à laisser financer son pays par les fonds d'état chinois... La Grande-Bretagne n'a économiquement pas survécu à la politique blairiste qu'on nous a pourtant tant vantée à droite comme à « gauche », et s'enfonce dans la vase, sans parler de l'Espagne ou d'autres. Et nous...
Alors tout ce monde va tourner autour de la Russie, le monstre qu'on pense endormi, pour l'asticoter, ressusciter les vieux démons de la guerre froide, le gratouiller sous le nez.
Je n'éprouve aucune sympathie particulière pour le régime russe. Mais, bottes américaines en Irak, bruits de bottes autour de l'Iran et maintenant en Géorgie, en Ukraine, en Pologne...qui peut justifier la présence américaine dans ces contrées? pour y faire quoi? Tester? Avancer des pions? Encourager à mi mot, quitte à faire semblant de désavouer si les choses tournent mal? Les pions que l'on manipule, ce sont des gens, les souffrances que l'on provoque, elles sont vécues par des êtres humains qui n'ont rien demandé et qui fuient le long des routes. pour quoi? dans l'intérêt de qui?
Ou est l'Europe? L'Europe qui interdit à la France de créer une Union de la Méditerranée qui ait un sens, (ce qui nous fait rire parce que c'est une claque au boursouflé d'importance) mais reste muette quand la Pologne et le République Tchèque négocient avec les Etats-Unis l'installation de bases de fusées, se transformant ainsi en cibles potentielles.
Pauvre Europe ... Cette Europe, rappelez vous qui devait nous protéger , cette Europe facteur de paix! Cette Europe qui, plutôt que de se prendre en charge, préfère se livrer à la puissance américaine sur le déclin et qui risque un jour de devenir le terrain des aventures US et des ripostes russes... Europe impuissante, inexistante où chacun joue sans tenir compte des autres ce qui lui semble être sa carte...
C'était pour cela qu'il fallait voter?
Alors il n'y a pas de quoi rire, en effet...
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