Depuis la disparition du caudillo, les années ont passé, années bonnes, années difficiles, au cours desquelles l'Espagne a refait son chemin de peuple libre, avec ses qualités et ses défauts... A refait ses chemins et ses routes (sauf là-haut, dans la montagne où il arrive que l'on retrouve les chaussées défoncées d'autrefois, des travaux sur des dizaines de kilomètres et la poussière qui va avec).
Et voici que l'Espagne comme tout le monde, tombe dans le gouffre de l'économie libérale, de ses excès, de ses magouilles, de ses raisons prétextes à raboter les droits et les libertés...
Bon je sais, il n'y a pas pour le moment de Piti Moussur chez eux, et les dirigeants actuels ont gardé la dignité que nous n'avons plus. Mais...
On n'entre plus en Espagne,On se contente de traverser les vieux bâtiments désaffectés de la douane, là où autrefois les douaniers fouillaient à la recherche d'une bouteille de pastis les malheureux vacanciers fautifs et affolés. Plus rien ne change et c'est tant mieux. Ah si! Le prix de l'essence. Tiens? Ne nous a-t-on pas dit et répété ici que rien n'était possible, que l'état ne pouvait pas intervenir, et que c'était la concurrence qui faisait baisser les prix? Alors? Ils doivent avoir une féroce concurrence chez eux, ou ils ont des réserves de pétrole que nous ignorons...Dix à trente centimes de moins au litre cela se ressent. Mais bon ils n'ont pas le bonheur d'avoir un président-que-pour-dix-ans-mais-on verra-après...
Sinon il y a des « Carrefour » partout. On se sent fier d'être « gallo », hein .
Je ne sais pourquoi, je me suis senti plutôt attiré par l'autre réseau d'hypermarchés :Eroski. Bof... L'intérieur, je peux en témoigner, ne tient pas les promesses de l'enseigne.
J'avais loué una vivienda à Mortera, près de Santander. Vous ne connaissez pas Mortera. C'est pourtant un endroit tout à fait symptomatique de cette Espagne modèle que nous décrivait complaisamment un candidat à la présidence de la république il y a deux ans. Une Espagne de propriétaires, quel bonheur!
IL FALLAIT QUE NOUS FASSIONS PAREIL, RAPPELEZ VOUS!
Les Français devaient s'endetter sans regarder auprès des banques bienfaitrices. Qu'importait la durée, trente-cinq, quarante ans, les enfants seraient là pour prendre la relève... Ce n'était pas comme leur transmettre la dette de la Sécurité sociale. Non non... Et puis tout était garanti par de bonnes hypothèques, il n'y avait aucun risque pour l'organisme prêteur.
Ainsi les promoteurs se sont déchaînés et les cages à lapins ont jailli du sol, à Mortera et ailleurs, mal insonorisées, certes, mais agrémentées de quelques mosaïques qui jettent leur jus. Au barrio de Mar qui n'a jamais vu la mer. Ah si, on peut grimper au sommet de la colline et au bout de vingt minutes de marche on l'aperçoit au loin. Sinon les fenêtres donnent sur le chantier. Au moins un chantier qui travaille encore, car certains sont abandonnés. Il y a eu quelques commerces à Mortera, qui ont apparemment capitulé. Pas un restaurant, pas un café... Rien , aucune vie. Pas grand monde non plus, ceci expliquant cela...
Tiens, un des principaux promoteurs ibériques, Martinsa-Fadesa vient de mettre la clé sous le paillasson des vingt-sept mille appartements en construction. Rien que du bonheur pour les herbes folles!
Pourtant ça fonctionnait bien ce marché immobilier: selon le quotidien El Païs, en 1985 il fallait 3, 3 ans de salaire moyen pour acheter sa vivienda, et il en fallait presque 7 en 2005... Le bonheur on vous dit.
Quel dommage que chez nous, Sarko ne soit pas arrivé plus longtemps avant la crise. Ses amis constructeurs se seraient fait des matelas d'or!
Faute d'aller s'installer aux terrasses des cafés de Mortera, on peut toujours regarder la télé. Publique ou privée mais toujours d'une effarante nullité. Des demi-heures de publicité séparées par du people et des journaux télé envahis de faits divers. Des présentatrices maquillées à outrance, jeunes et sophistiquées, rien à voir avec Arlette Chabot!
Allez. C'étaient quand même de bonnes vacances. Il y a dans la montagne de somptueux paysages et des villages pleins du charme d'autrefois...
1 commentaire:
L'espagne d'aujourd'hui comme vous la décrivez elle ne me plait cela me rapelle de mauvais souvenirs, mais c'est la réalité n'est-ce pas ? Il n'y a plus moyen de se voiler la face que se soit en France en Italie ou en Espagne quelle saleté de période vivons nous.
Amicalement Nalou
Enregistrer un commentaire