On critique, on critique... sans savoir!
La Président semble bien indulgent envers les dictateurs et les tyrans de tout poil qui le reçoivent, et l'on se dit qu'il a oublié ses promesses de campagne : « Je ne veux être le complice d'aucune dictature... Je n'accepte pas le sort qu'on fait aux dissidents dans de nombreux pays »...
Contrairement à ce qu'on peut penser, il n'a pas oublié cela. Mais il a trouvé l'arme absolue. La bombe anti tyrannies. Elle s'appelle Rama Yade, mais c'est surtout son titre qui est important : « Secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme! » Est il besoin d'en dire plus? Tremblez dictateurs, affolez vous despotes!
Des que N.S. Manifeste son intention de se rendre en quelque pays où la liberté est plus que bafouée, le tyran local s'affole. Il sait, lui, ce qui l'attend. Aussitôt il pose la question à ses services secrets: « Tachez de savoir si Rama Yade sera du voyage »...
Lorsque la réponse est oui, l'affolement s'empare du coupable, il ouvre les prisons, rétablit la liberté de la presse, prévoit des élections, enfouit les instruments de torture...
Lorsque le cortège officiel déboule, l'essentiel est déjà fait.
Nicolas peut arborer un sourire satisfait, embrasser chaleureusement son hôte, le congratuler, se confondre en compliments et en hommages. Il n'est plus besoin d'aborder le sujet.
L'effet Yade a agi.
Pourquoi la secrétaire d'Etat perdrait elle son temps dès lors, à recevoir des dissidents, des associations, des plaignants, à entendre des jérémiades qui n'ont plus lieu d'être?
Il arrive quelquefois, pourtant, que certains Dictateurs endurcis et rétifs, tendent de cacher quelques uns de leurs méfaits en attendant que la cohorte française ait débarrassé les lieux.
C'est compter sans la Secrétaire d'Etat... Pas besoin de mots. Son oeil suffit.
Il suffit que son regard sévère ou attristé rencontre celui du fautif pour que ce dernier perde pied, s'emmêle dans son discours, échappe ses papiers, que son front se mette à perler de sueur, que ses genoux s'entrechoquent , qu'il se fasse intérieurement le serment de ne plus jamais à l'avenir emprisonner d'innocents...
Voilà quelles sont les réalités de l'action de la France en faveur des Droits de l'Homme dans le monde.
Et l'on exigerait de notre Président qu'il glisse des allusions dans ses discours, qu'il prononce des mots convenus en faveur des libertés, de la démocratie, du respect de la personne, et autres âneries? Non non et non...
Des compliments, des approbations, pour la conduite d'une politique ferme et juste, des louanges, des démonstrations d'amitié, des courbettes, des flatteries propices à la signature de contrats...
Mais l'oeil de Yade.
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