En ce temps la Sa Majesté entra en grand courroux qui fit trembler les murs de palais, souffla en tempête sur les terres, et atteignit jusqu'aux peuplades hellènes dans leur îles paradisiaques où pullulaient les malheureux ruinés par les lois de restrictions que Sa Petite Majesté, l'impératrice des Germains son alliée, et quelques autres, imposaient aux peuples du vieux continent après avoir gaillardement dépensé l'argent de tous en subsides pour les banquiers, les financiers , les courtisans et les plus riches parmi les riches.
Le courroux du souverain était dirigé contre le Papa Andréou, chef des Hellènes Prince héritier d'une lignée de Papas Andréous, qui ayant appliqué sans barguigner les lois de restrictions après celles de privations et avant celles de dénuement, s'était trouvé confronté à la fronde de son peuple belliqueux. Aussi avait il promis aux hellènes de les consulter à l'avenir sur leur acceptation ou leur refus de la façon dont leurs alliés les voudraient traiter, et des lois qu'ils leur voudraient imposer.
Sa Majesté avait très mal pris la chose, il n'était pas homme à prendre avis chez les populaces , parmi les manants,la racaille, les gueux et la plèbe. La faiblesse de celui qu'il considérait comme son vassal l'énervait grandement.
Est il utile de poser de telles questions à des misérables qui se peuvent tout à coup prendre pour importants, lors qu'ils ne savent rien mais sont capables en leur naïveté de prendre la position de défendre leur intérêt propre, en lieu et place de ceux de leur prince et de ses amis et courtisans ?
Le souverain est là pour décider pour le peuple et qu'importe l'appauvrissement. N'est il pas suffisant d'annoncer aux sujets qu'il n'est point d'autre voie possible ?
Ainsi pensait l'Empereur en allant d'un air préoccupé le long des couloirs et en saluant distraitement les quelques courtisans qui se pressaient à son passage.
Un autre souci le préoccupait. La meilleure preuve que l'on ne pouvait faire confiance aux sujets, c'était que lorsqu'on leur demandait quel maître ils se choisiraient, ils n'hésitaient pas et citaient le Hollandais.
Sa Majesté pouvait se tortiller, se montrer à son avantage, parader, se prétendre roi de l'univers, rien n'y faisait. L'hellène et le Hollandais troublaient ses nuits et ses matins.
Or voici que son œil se trouva attiré par l'écran de la lanterne magique qui scintillait. On y voyait une assemblée de vieilles femmes en prières, les bras levés vers le ciel, les regards suppliants tournés vers une icône où était figuré un visage connu, Poutine, lui-même, le Maître de toutes les Russies idolâtré et vénéré. Sa majesté appela Guéant son Majordome :
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« Qu'est ce là Guéant ?
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Majesté, il s'agit de la secte des adoratrices de Poutine, le Maître de toutes les Russies, réincarnation de l'apôtre Paul, du roi Salomon et du prince Vladimir.
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Pourquoi Poutine aurait il une secte à sa dévotion, et point moi qui suis Chanoine du Latran ? s'interrogea à voix haute le souverain. Que l'on m'aille sur le champ quérir Bernadette.
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Quelle Bernadette, Sire, demanda le majordome surpris.
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Bernadette , mais il n'en est qu'une mon pauvre Guéant, Bernadette pièces-jaunes ! Nous la voulons voir sur l'heure en mantille et priant pour Notre salut devant Notre portrait à saint Nicolas ! Du diable si quelques autres vieilles n'iront pas se joindre à elle pour entonner en Notre honneur quelques chansons de l'Impératrice Carlita qui seront les cantiques de notre religion. Et s'il le faut, nous nommerons Bigard grand-prêtre ! Il s'y connait en litanies depuis que nous l'avons présenté à notre Très Saint Père le pape .
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Sire voyons , je crains fort que Bernadette ne soit pas disponible.N''est elle point conseiillère de Corrèze ? Et certains ne prétendent ils pas qu'elle et son mari sont au mieux avec le hollandais ?
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Hé bien que l'on prenne la comtesse de Boutin, Guéant ! Elle est la meilleure prêcheuse que je connusse ;
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Votre Majesté l'a mise en disgrâce, et je doute de son pardon !
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Prenez dans ce cas la baronne Morano...
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Sire !!!
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N'aurai je donc personne pour prier pour moi ? N'y a t il que Poutine qui aura droit à une secte et à des miracles pour être sans cesse reconduit au sommet de toutes les Russies quand moi je n'aurai que des bouffons à mes côtés, des Copé, des Fillon, des Guéant !
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Sire...
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Qu'ai je dit ? Ah oui ! Que l'on envoie sur l'heure une mission à Rome pour trouver le Pape et lui quémander pour moi une secte, une congrégation, une confrérie , que sais -je. Je veux et j'ordonne être tout autant que le maître de toutes les Russies. Que Sa Sainteté n'oublie point que je suis Chanoine de Latran, et que s'il lui plaït de me faire une secte pour prier pour moi, et d'organiser un miracle de sorte que je sois maintenu à la tête de mon Empire, j'irai voir le très Saint Père en sa résidence de Saint Pierre, et aller m'agenouillant et me signant , et faisant toutes sortes de simagrées qu'il le voudra au pied de chaque statue et baisant les pieds d'icelles. Et n’omettez point de lui rappeler que je suis la réincarnation de Dieu.
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Et s'il ne lui plaît point Sire ?
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S'il ne lui plaisait point Guéant, faites lui dire de se rappeler Kadhafi, et l'héllène qui ne tint pas deux jours à mes ultimatums et à mes menaces. Allez rompez Guéant et qu'il en soit fait selon Notre volonté...
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