Hélas même si c'est une région de bocage, le paysage rural s'est bien modifié depuis que le remembrement fou des années 60 a sévi.
L'agriculture moderne se veut protectrice des paysages. Ne me faites pas rire. Arrachage des haies, des arbres, arasage des talus, ont conduit à la destruction de tout un système écologique . Les eaux ne s'infiltrent plus, elles ruissellent. On en connaît les conséquences.
Comme les conséquences de l'utilisation massive des pesticides, qui outre les dangers qu'ils représentent pour ceux qui les absorbent finissent par détruire les micro organismes et par rendre les sols stériles. Mais je m'égare. Revenons à nos arbres.
On a aussi fait disparaître les arbres fruitiers de plein champ. Qui se souvient encore des pommiers noueux, et de leurs pommes au vrai goût de pomme ? Qui se souvient encore de ces fruits rustiques et savoureux, la Lestre, la Rainette , la Calville, la pomme suire, la Lévèque, la Lunou et tant d'autres ?
A-t-on gagné à les remplacer par la golden, qui requiert un nombre incalculable de traitements avant d'arriver sur nos tables, et qui transforme les paysage en de gigantesques étendues de filets noirs ?
Il y avait les pommiers et parfois les noyers au milieu, il y avait les pruniers dans les haies.
Et puis il y avait les couderts. Le coudert était une sorte de verger clos près de la maison. Les volailles s'y ébattaient, les porcs y prenaient leur droit de sortie. Il y avait là quelques pommiers, parfois un poirier en espalier contre le mur, de vieux pêchers aux petits fruits résineux mais si parfumés..(Il m'arrive encore d'en trouver parfois sur le marché au début de l'automne, de ces fruits qui ont une autre saveur que les nectarines aussi belles et bien calibrées soient-elles).
Il y avait aussi des pruniers que nous, les gamins, allions secouer pour prendre sur la tête leur averse de fruits jaunes ou violets, et aussi le grand cerisier avec l'échelle dressée contre le tronc. Qu'est ce que j'ai pu m'en « gournifler » de cerises, à en être malade, et je peux témoigner qu'on est mal quand on est plein de cerises jusqu'au bord du gosier !
Tous ces arbres fruitiers ont disparu, chassés par le modernisme...Les bœufs pouvaient faire le tour du pommier, les tracteurs ne le peuvent pas.
Quand on fauche avec les engins modernes on n'a plus le temps d'entrer dans les détails. Quant aux fruits leur aspect ne pouvait soutenir la comparaison avec celui des magnifiques hybrides mis au point par l'INRA.
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