Certains arbres attirent leur regard par leur stature, leur aspect massif, la façon qu'ils ont de dominer le paysage.
D'autres sont frêles, se courbent au moindre souffle.
Il y en a de bien vivants, solides aptes à défier les siècles. Il y a des arbres malades, des arbres complètement morts, parfois morts debout d'une belle mort d'arbre, parfois pourrissant dans l'herbe ou dans les fourrés ou dans les eaux de quelque sombre étang.
Et parfois, sur une souche rongée , sur un moignon de tronc ,la vie repart.
Je ne suis pas connaisseur des espèces. Ce que je sais, c'est qu'ici dominent le chêne et le châtaignier. Mais il y a aussi, des hêtres, des frênes, des ormes, des sycomores éclatants en automne, des saules, et des vergnes (aulnes) où s'enroulent les lianes du houblon sauvage, le long des ruisseaux.
Plus haut, vers les hautes terres du plateau, on trouve le bouleau, et hélas les conifères rentables, vite poussés, dont les plantations furent tellement encouragées financièrement qu'ils envahirent et détruisirent des paysages de landes, de genévriers et de bouleaux.
Vous aurez compris que les sapins ne m'intéressent guère, surtout quand ils recouvrent les pentes d'un sombre et triste manteau. Ils ne prennent un peu vie que l'hiver quand la neige en fait ployer les branches sous sa couche fraîche..
Il y aurait beaucoup à dire de la politique de l'arbre dans l'aménagement du paysage. On y reviendra. Comme plus loin je parlerai des arbres fruitiers.
L'arbre que je remarque le plus vite est celui qui trône, seul au milieu d'un champ ou d'une prairie. C'est le plus souvent un chêne. Majestueux , il protège l'été les troupeaux de vaches rousses qui cherchent refuge dans son ombre.
Mais il y a aussi les arbres qui s'élèvent au long des petites routes, ceux qui plongent leurs rameaux dans l'eau vive des ruisseaux ou qui effleurent de l'extrémité de leur feuillage la surface des étangs.
Il y a des alignements d'arbres tous semblables comme des défilés militaires, bien que les arbres aient parfois du mal à se plier à la discipline, se contorsionnent, se courbent, se nouent pour échapper à l'uniformité.
Et il y a tous les anonymes des haies, les noisetiers, les aubépines, les merisiers sauvages, et même en cherchant bien on trouve encore quelques néfliers .
Tous arbustes ou arbres modestes noyés dans la foule, fragiles et timides.
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