Ouf ! Les primaires, ça y est. On ne parlait plus que de cela, Hollande par ci, Aubry par là, en veux tu et en voilà,.. au point comme le disait Morano, de négliger l'important, comme la visite de notre grand petit président à Berlin la semaine dernière pour décider avec la chancelière Merkel qu'ils décideraient quelque chose dans quelque temps. C'est à peine si on nous a informés de cet événement , à cause des autres qui accaparaient les écrans.
A peine aussi si on a eu le temps de nous parler de la guerre en Lybie, et de tous ces morts parmi les civils. Comment ça ? N'a-t-on pas célébré la victoire en Lybie il y a quelques semaines ? Si, mais il semble qu'il y ait encore des poches de résistance à Syrte, à Bani Wallid et maintenant même à Tripoli. Quelle belle victoire !
A cause des primaires, Takieddine, Bourgi, Balladur, Bazire, Gaubert et compagnie sont presque des oubliés de l'actualité.
Il n'y en a plus que pour les disputes entre socialistes. Enfin tout cela se termine.
NS, comme il l'a dit, va pouvoir dissoudre le sucre Hollande dans son café (bien noir) et on va pouvoir s'intéresser aux gigantesques projets de la Droite, la retraite à 67 ans comme nous l'a promise Fillon, le fichage des bambins de cinq ans et autres grandes innovations.
Après les disputes , on va pouvoir se replonger dans la douce et tranquille harmonie qui règne à l'UMP.
On va pouvoir parler des adieux de ce Fillon très ému et il y a de quoi, qui a expliqué aux imbéciles de la Sarthe qui l'ont nourri depuis trente ans qu'il les laisse tomber parce qu'il a trouvé mieux ailleurs (ou plus prudent au cas où les choses tourneraient mal).
D'ailleurs il y en a des choses à dire au sujet de Fillon le démanteleur des retraites, l'exterminateur des services publics qui depuis cinq ans a signé sans barguigner toutes les lois scélérates et qu'on voudrait maintenant nous faire passer pour un recours. Recours, tu parles !
Fillon est un politicien de seconde zone qui a découvert il y a peu qu'il avait peut être une chance dans les circonstances actuelles. Sa chance. Sarkozy est au plus bas et peut être que si on le pousse encore un peu il va tomber dans le vide, libérant la place. C'est pourquoi Fillon, discrètement, du bout de son soulier verni, s'emploie à le pousser un peu vers le précipice en lâchant de temps en temps un scud, en disant par exemple tout le bien qu'il pense des primaires, ou en annonçant innocemment le projet de retraite à 67 ans, tout en jurant comme il se doit, fidélité à Sarkozy .
Autre vieux renard de la politique, revenu après anéantissement, c'est Jupé. Jupé, vous vous souvenez ? Le type qui voulait vendre pour un Euro, Thomson qui à l'époque était une belle entreprise française, à Daewoo , un coréen en faillite.Cet exploit ne sera jamais assez rappelé, mais Jupé en a d'autres à son actif. Jupé c'est ce premier ministre droit dans ses bottes qui avait mis la France dans la rue. Jupé c'est ce maire de Bordeaux qui avait juré à ses administrés que s'ils voulaient bien le réélire il consacrerait le restant de sa vie à s'occuper d'eux... Tu parles ! Donc la fin des primaires va libérer du temps pour qu'on s'intéresse aussi à ce Jupé qui s'est vu politiquement mort et qui maintenant discerne une petite lueur dans son avenir. Une seule, mais... Sauf que son espoir c'est le même que celui de Fillon. La chute du calife, ou de ce qu'il en reste, mais le bougre bouge encore. Donc il convient d'être prudent , de pousser ses billes sans trop se risquer. Jupé étudie le terrain.
Bien entendu on n'est pas chez les socialistes, Jupé et Fillon s'aiment comme des frères. Quelle harmonie ! Quelle unité !
Mais il en est un, de qui ces projets ne font pas les affaires, c'est Copé. L'avocat d'affaires Copé, le cumulard , maire de Meaux, député, patron de l'UMP, ami de Takieddine (mais évidemment sans conflit d'intérêt même lorsqu'il était ministre du budget). Le seul homme pour qui le souci de la France est toujours passé avant l'intérêt des copains, (qui oserait dire le contraire ?) Copé qui a signe un deal avec Fillon : à toi Paris, à moi l'UMP c'est à dire la France, deal dont Fillon ne se souvient pas. Mais évidemment ce dial est honnête clair et sincère, contrairement à la « combinazione » que serait une entente entre socialistes. Copé qui se croit propriétaire de la France et de ses électeurs . Copé tellement soucieux de la démocratie qu'à tout bout de champ il manie l'injure et l'invective contre l'opposition. Copé capable de traiter un socialiste de « soviétique » ou d'appeler « dinguerie » une idée qui ne lui plaît pas. Qu'on rappelle à ce Copé que justement , au temps des soviétiques, ceux qui avaient des opinions contraires aux idées officielles étaient considérés comme dingues et envoyés dans les asiles psychiatriques. C'est donc Copé qui se trouve dans la droite ligne des soviets.
Alors , pour un instant , pour un instant seulement mettons nous dans la peau de Copé et dans la perspective 2017. Vous vous y trouvez bien , vous dans la peau de Copé ? Pas moi, ça sent le renfermé, le moisi, les petites affaires, « les marécages de la petite politique » (Fillon).
Alors imaginons seulement que nous sommes dans la peau de Copé, et que notre but ce soit la présidence en 2017, souhaiterions nous la victoire de Hollande aux présidentielles ou celle de Sarkozy ? Raisonnons : si Sarkozy est réélu ce sera son dernier mandat, mais comme il le finira encore plus impopulaire que maintenant, il y a de fortes chances pour que cette fois les français préfèrent voter à gauche. Adieu veaux ,vaches, cochons, Copé.
Avec Hollande, il existe au moins l'espoir que la pseudo-gauche soit totalement discréditée dans six ans et que Maître Copé apparaisse comme un sauveur... Encore faut il qu'il évite les primaires.
Le pire serait que Sarkozy s'efface laissant la place à l'un des deux autres qui serait là peut être pour dix ans, ou en cas de non renouvellement pour cause d'insatisfaction du peuple, laisserait la place à un Montebourg...
2017, c'est loin. Certes on a peut être le temps d'oublier Takieddine... Sinon, Copé a d'ici là le temps de rejoindre le cimetière des espoirs perdus... Rappelons lui Léotard, Jospin, Chaban-Delmas, Strauss-Kahn, Balladur, Bayrou, Ségolène, Fabius, tant il est vrai que les désillusions ne connaissent pas les frontières politiques.
En attendant il faut laisser enfin la parole à la droite. Laissez parler Copé et Morano. Ils ont dit qu'ils avaient deux cents heures à rattraper. Qu'on les leur donne, à eux mais aussi à Fillon, à Jupé, à Bertrand et aux autres membres de cette grande famille unie. Ils ne parleront jamais assez . C'est le meilleur service à rendre à la gauche.
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