Ici Jipé Pastaga.
Aujourd'hui ce n'est pas à proprement parler une interview que je vous propose, mais plutôt le récit d'une rencontre avec DSK, il y a trois semaines de cela.
Rappelons nous, en ce temps qui paraît déjà si lointain Désiré Sauce-Krâne, puisque c'est bien de lui qu'il s'agit, était le candidat préféré de tout le monde à la présidence des patronages cathos.
Il m'avait donc invité à un repas plantureux chez la Germaine. Entre le pâté de foie du chef, la côte de porc aux lentilles, et le fromage ou dessert (moi j'ai pris le dessert, c'était un petit pot de glace à la vanille), nous avons discuté un peu de tout. Il m'a parlé de la certitude qu'il avait d 'éliminer le président actuel qui selon lui n'était qu'un agité à talonnettes incohérent et qui met la zizanie partout. Lui au contraire disait qu'il voulait rassembler, unir, et surtout faire respecter la morale. Il avait beaucoup insisté sur la morale. C'était d'ailleurs ce côté là qui plaisait aux cathos.
Le patronage à ses dires devait être un modèle de vertu. Un retour aux valeurs d'antan, broderie tricot et genoux serrés.
D'ailleurs il avait prévu de prendre comme adjointe, dès qu'il serait élu, la Martine Auzabris, qui n'est pas connue pour être une marrante et qui ferait filer tout le monde.
Après quoi il a voulu me tester, moi Jipé Pastaga, pour savoir si , comme journaliste, j'allais l'appuyer dans sa campagne. Là, je suis resté dans le vague. Un vrai journaliste comme moi ce n'est pas fait pour s'engager. Verser une larme sur le départ à la retraite du dernier rétameur de la Rouzille, passe encore. Mais prendre parti en politique, jamais.
Et puis j'avais déjà assuré Nicolas Talonnettes de mon soutien. DSK n'avait pas besoin de le savoir, mais je ne peux pas jouer double jeu. J'ai donc souri poliment, mais il se faisait insistant le Désiré favori de l'élection.
Mon silence avait l'air de l'agacer, son oeil se faisait de plus en plus courroucé. Il a fini par être menaçant , et par me dire que s'il ne voyait pas mon soutien, il saurait s'en souvenir le moment venu. Rien que ça. Donc après une lampée de vin de pays du Gard, j'ai fini par lui promettre du bout des lèvres, mais je n'étais pas fier de moi.
Après quoi il m'a demandé de lui poser des questions sur ses faiblesses et sur les raisons qui pourraient l'empêcher d'être désigné.
Je lui ai fait remarquer qu'il n'était pas catho. « Et alors m'a t il rétorqué, je ne suis pas catho, mais je suis laïque et je peux aussi bien m'occuper des cathos que les culs bénits . Pourquoi un milliardaire ne pourrait pas être de gauche ? Il y a bien des socialistes de droite, non ? » J'ai été obligé de convenir que c'était vrai. Il y a plus de socialistes de droite que d'UMP de gauche.
« Il y a, a-t-il ajouté ,un autre problème , et je vais moi même l'évoquer. Il paraît que je course les monitrices dans les toilettes. Hé bien je l'ai fait, j'avoue. Mais maintenant c'est fini. Pour devenir Président je vais sacrifier cette innocente petite manie. Donc on ne peut plus m'en tenir rigueur. Et comme le dit mon ami Jean-François, ça s'est toujours fait de trousser les domestiques. Mon ami Jack dit aussi qu ' « il n'y a pas mort d'homme. » De toutes façons les gens s'en fichent.
Voilà ce que m'a déclaré le candidat favori pendant ce repas. Mais à la fin, pendant que je buvais le pousse café que je m'étais fait offrir, il m'a fait la morale. Tout ce qu'il m'avait dit devait rester entre nous. Il n'était pas question d'aller le clampéter à tout le monde. Là je lui ai promis.
Mes confrères et moi aurions tenu parole s'il n'était pas arrivé ce qui est arrivé. Du coup on raconte tous à qui mieux mieux.
Heureusement qu'il a du pognon Désiré Sauce-Krane ! Il te vous sort les billets de 50€ comme si c'étaient des feuilles de PQ ! C'est qu'il va en avoir besoin, depuis qu'une fille, une grande noire même pas séduisante selon mes confrères, se plaint qu'il l'ait coincée dans les WC.
Ca aurait été parole contre parole, la présumée menteuse contre le présumé innocent...
L'ennui c'est qu'il s'est pris le pied sous le rebord du siège à la turque et qu'il est tombé la tête la première dans la fosse. Le drame !
Ca finira par s'arranger, il a trouvé de bons nettoyeurs. Il en a bien besoin parce que ca va sentir mauvais longtemps. Et tout ça, ça va coûter cher !
S'il n'avait pas les moyens, il aurait pu, comble de l'horreur, finir comme un justiciable ordinaire, comme le dit son ami Bernard-Henri..
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