Entendue sur « France Culture » , une émission sur les opposants à la guerre d'Algérie où était évoquée la belle figure du Général de Bollardière, grand résistant, Compagnon de la Libération, l'un des militaires les plus décorés de l'armée, qui démissionna de son commandement, et fut condamné à six mois de forteresse, parce qu'il s'opposait à l'utilisation de la torture, et tentait une vraie politique de pacification et non d'affrontement.
Il est ainsi en France, de temps à autre des hommes qui sauvent l'honneur... Lorsque le pays s'enfonce, lorsqu'une seule pensée, une seule opinion tiennent lieu de vérité, une silhouette se dresse et dit « Non »... Un de Bollardière fait plus pour l'Honneur et la grandeur du pays que des régiments de Massu ou de Lacoste...
Un de Gaulle aussi , en son temps, le de Gaulle de 40, le rebelle, rendant sa dignité à ce qui restait d'un pays brisé...
Loin de toute comparaison avec ces hommes émergeant en des temps troubles, d'autres aujourd'hui même s'efforcent de nager à contre courant de la pensée unique, de ce magma politicien dont on mesure la petitesse et la médiocrité, qui déshonore l'idée même de politique... Certains essaient de briser cette dualité , maintenue on le voit bien, en toute connivence entre ceux qui en tirent bénéfice.
En 2002 JP Chevènement s'efforça de rassembler derrière lui les républicains, de gauche du centre et de droite... Tentative sans doute louable, mais vouée à l'échec dès lors que les résultats prometteurs des sondages et l'idée d'une possible victoire incitèrent à ratisser de plus en plus large en débordant largement des limites tolérables aux soutiens les plus ancrés à gauche... Lâché par ceux ci (qui d'ailleurs n'en revinrent pas pour autant vers leur candidat naturel), ce fut la dégringolade et en fin de compte l'accusation d'avoir joué contre son camp.
La tentative de François Bayrou est différente, même si elle repose aussi sur une idée de rassemblement... Essayer de trouver une majorité au centre en brisant les barrières des deux blocs dominants était sympathique mais utopique... Le centre n'a jamais existé que dans ses incertitudes, ses contours flous, ses marécages glauques, ses personnages fluctuants et peu fiables. Le « Marais »... Edgar Faure disait «: « Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent ». Jean-Pierre Soisson, tout aussi cynique: « Mon fauteuil est juste au centre , je suis donc obligé d'appartenir à la majorité... » On a bien vu... Le vent qui soufflait fort a emporté toutes les girouettes et déshabillé le pauvre François, lequel s'est retrouvé nu au milieu de la route...
Paradoxe, le vrai diviseur, le candidat des castes, de l'argent facile, des médias aux ordres, est parvenu à se donner une image de rassembleur... Sans nécessité de convaincre, ni d'expliquer. Il suffisait de claquer des doigts en montrant la mangeoire pour qu'arrivent ventre à terre les centristes de droite et de gauche... Dures réalités du centre... Ce n'est pas du rassemblement c'est du débauchage...
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